Goizeder TABERNA

La reconstruction sera difficile au lendemain des législatives

Ces dernières semaines, les militants sont démobilisés et, vite, ils devront choisir entre le centre et la gauche pour sortir de cette torpeur.

Sur les 43 candidats présents dans les trois circonscriptions du Pays Basque, on compte seulement 15 femmes. En 2012, sur les 40 candidats qui se présentaient, elles étaient 18. Même si pendant cinq ans, les électeurs basques ont porté deux femmes à l’Assemblée nationale, aucun outil ne permet leur présence à égalité avec celle des hommes dans ce haut lieu de représentation des citoyens. En territoire basco-béarnais, elles se font rares dans les rangs des favoris, mais le 18 juin prochain, des femmes pourraient encore remplir ces fonctions pour ce qui est des circonscriptions de la côte.

Les deux députées sortantes, Colette Capdvielle et Sylviane Alaux, auront leur chance. Les deux socialistes devront cependant faire face à des vents contraires du fait de la décomposition de leur parti. Elles pourront au moins défendre un bilan et des convictions. En tout cas les leurs, à défaut d’avoir un socle idéologique commun fort dans le parti.

Sylviane Alaux a toujours affiché sa préférence pour Benoît Hamon ; Colette Capdevielle se situe plutôt dans cette aile prête à se battre pour Emmanuel Macron. Certes, elle évite de publier son soutien à Macron à côté du logo du PS dans sa propagande électorale, comme l’a fait l’ancienne ministre Myriam El Khomri, mais elle ne cache pas son attirance pour certaines idées de La République en marche. Ce qui dans ses rangs, à Bayonne, peut provoquer chez certains militants et même cadres l’envie d’être “en panne”, ironisent-ils.

La reconstruction sera difficile au lendemain des législatives. Ces dernières semaines les militants sont démobilisés et, vite, ils devront choisir entre le centre et la gauche pour sortir de cette torpeur. Un choix qui va peser dans certaines communes où le PS a été à deux doigts de remporter la mairie, comme à Bayonne. Mais aussi à la Région. Institution dont le président, Alain Rousset, ne cache pas sa proximité avec Emmanuel Macron.

L’après élections ne sera pas plus facile chez Les Républicains. Ils devront essuyer les plâtres après l’inconduite de leur candidat François Fillon et stopper l’hémorragie accélérée par les appels du pied du nouveau président de la République. Après une campagne pour la présidentielle très marquée à droite, un recentrage du discours est du reste ressenti dans la bouche des candidats locaux.

Cela suffira-t-il pour maintenir l’accord signé entre LR et UDI ? Le responsable centriste local Jean-René Etchegaray semble plus enclin à renforcer la majorité présidentielle plutôt que l’opposition. Un ralliement qui est bien visible dans le matériel de campagne des candidats UDI.

Il semblerait qu’en cette période électorale les partis politiques cherchent leur voie pour être présents dans l’hémicycle et former un groupe parlementaire, alors que l’électeur, lui, cherche la voix qui va le représenter au mieux.

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