Virginie Bhat

'Le cas d'Oier Gomez doit être le dernier'

La libération d’Oier Gomez, détenu gravement malade, a suscité de nombreuse réactions ces derniers jours. Les organisations qui l’ont soutenu demandent de libérer les autres détenus gravement malades.

Les organisations appellent à la libération des autres détenus gravement malades. ©Isabelle MIQUESLETORENA
Les organisations appellent à la libération des autres détenus gravement malades. ©Isabelle MIQUESLETORENA

Après que les décisions judiciaires aient donné le feu vert à la libération d’Oier Gomez, détenu gravement malade, les organisations qui n’ont eu de cesse de la demander ont réagi. Elles rappellent que d’autres détenus gravement malades attendent en prison.

"Le cas d’Oier Gomez doit être le dernier : il est temps de libérer les prisonniers gravement malades" commente Etxerat, qui demande la remise en liberté des autres détenus malades. Si l’organisation "fait une lecture positive" des décisions judiciaires qui ont permis la libération d’Oier Gomez, elle veut rappeller "qu’aucun cadeau ne lui a été fait". Elle demande maintenant son hospitalisation immédiate près de sa famille et un traitement avec le plus grand respect.

Son avocate, Clara Rouget, expliquait mercredi qu'il serait "transféré vers un service normal de la Pitié-Salpétrière à Paris" pour ensuite être "hospitalisé à Bayonne". Le transfert est donc en cours.

Etxerat estime "très positive" la prise en compte par les juges, pour les deux décisions, tant la suspension de condamnation que celle annulant les mandats d’arrêt européens, du nouveau cycle ouvert en Euskal Herria : le désarmement de l’organisation ETA et la revendication de la société basque.

Une décision tardive

Cette prise en compte dans l'argumentation des juges est aussi un fait souligné par EH Bai. Au lendemain de la suspension de peine, prononcée lundi en faveur d'Oier Gomez, le mouvement avait aussi réagi. "Si cela constitue une bonne nouvelle, il est à noter qu’il aurait dû être libéré depuis longtemps."

EH Bai espère que "le gouvernement français fera des pas en faveur de la libération" de tous les détenus et qu’il avancera "sur la question des exilés et de la reconnaissance de toutes les victimes". Et d'appeler, entre les deux tours de l'éléction présidentielle, le prochain président à prendre en compte les pas effectués ces dernières années, en particulier ces dernières semaines, "en faveur de la résolution du conflit au Pays Basque".

Pour sa part, la plateforme Oiertxo SOS, qui a accueilli très positivement la nouvelle, l’attribue à une victoire collective. Elle invite "le peuple du Pays Basque à ne pas cesser sa lutte en faveur de tous les prisonniers politiques malades". Une lutte à propos de laquelle "nous avons l’obligation et la conviction que nous pouvons et allons gagner". Elle sera terminée seulement lorsqu'il ne restera plus aucun des 21 détenus gravement malades en prison. 

Poursuivre les mobilisations

"La décision de libérer le prisonnier gravement malade Oier Gomez est arrivée trop tard puisque sa situation n’a pas de retour en arrière possible et que l’Etat français en avait connaissance depuis longtemps", dénonce de son côté Sortu. L’organisation applaudit l’attitude dont a fait preuve la société civile qui s’est mobilisée pour Oier Gomez.

Elle lance un appel pour la poursuite des mobilisations en faveur des droits des personnes détenues en général, et surtout de celles gravement malades. La cas d’Oier Gomez ne doit plus se répéter, insiste-t-elle. "Après le désarmement, il faut aborder les conséquences du conflit : la situation des détenus et des détenues politiques requiert une solution immédiate."