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Dernier hommage à l'académicien Piarres Charritton

L'académicien Piarres Charritton est mort vendredi à l’âge de 95 ans. Ses obsèques auront lieu lundi 20 mars à 15 heures en l'église de Hasparren.

Les obsèques avaient lieu lundi, à 15 heures, à l'église d'Hasparren. ©Isabelle MIQUELESTORENA
Les obsèques avaient lieu lundi, à 15 heures, à l'église d'Hasparren. ©Isabelle MIQUELESTORENA

L'académicien Piarres Charritton s'est éteint vendredi à l’âge de 95 ans. Né le 19 octobre 1921 à Hasparren, il est l’aîné de six enfants. Ses parents, Pierre Charritton et Jeanne Sabalçagaray, sont agriculteurs. Très tôt, il a voulu devenir prêtre et il entre au Petit Séminaire d’Ustaritz pour poursuivre son enseignement à Bayonne, puis en 1946 à Rome pour deux ans. Entretemps, il est ordonné prêtre à Hasparren en 1947.

Après cinq ans d’enseignement au Pays Basque, il va à Paris pour suivre une licence de philosophie où il prend aussi en charge l’aumônerie de la jeunesse rurale basque du diocèse dans son ensemble. A la demande de jeunes basques habitant la capitale, il a été à l’initiative de la création d’un Centre basque. Il est ensuite revenu à Bayonne.

Le 7 décembre 1973, il présente sa thèse "Le fondement moral des droits culturels de l’homme" à la Faculté de Toulouse. Une thèse dont il publie l’essentiel de son travail sous le titre "Le droit des peuples à leur identité" en 1979. Il vit alors à Montréal où il a trouvé un refuge. C’est à Montréal qu’il demande à Rome son retour au rang de simple laïc chrétien. Il l’obtient en 1976. C’est à Montréal qu’il fonde une famille avec Aña Durruty de Ayherre.

En 1977, la famille rentre à Bayonne : "Nous rêvions de venir prendre part à la reconstruction de notre pays parmi nos compatriotes car les nouvelles du Pays Basque arrivaient bien à Montréal et le vieux dictateur Franco étant décédé, nous pouvions espérer que de nouvelles voies s’ouvriraient à notre patrie", écrira-t-il lorsqu’il reçut le prix Manuel Lekuona en 1999.

De retour donc au Pays Basque, Piarres Charritton commence à travailler pour l’Académie basque et participe aux équipes d’UZEI que Joseba Intxausti était en train de mettre en route à Donostia.

Auteur de très nombreux ouvrages en langue basque, il entre à l’Académie basque le 28 juin 1987. C’est en 1999 qu’il reçoit le prix Manuel Lekuona. Ce fut pour lui l’occasion d'écrire : "Il y a là sans doute le signe que je ne rajeunis pas mais j’y vois aussi peut-être, comme Jean Etchepare l’écrivait au sujet de l’ami Pierre Broussain, une indication encourageante pour comprendre que toutes les démarches que j’ai pu commettre tout au long de la vie n’ont pas été vaines."

Les obsèques de Piarres Charritton auront lieu lundi 20 mars à 15h00 en l'église de Hasparren.