Virginie Bhat

Bi Harriz Lau Xori met en scène les mémoires

Une nouvelle fois, Bi Harriz Lau Xori revient sur la scène de Biarritz, du 22 au 25 mars. L’occasion de voir ou revoir les dernières créations qui ont été sous le feu des projecteurs ces derniers mois.

Bi Harriz Lau Xori commence dès mercredi. ©Isabelle MIQUELESTORENA
Bi Harriz Lau Xori commence dès mercredi. ©Isabelle MIQUELESTORENA

"Toutes les disciplines sont représentées : cirque, danse, musique, théâtre" explique Jakes Abebberry, président de Bi Harri Lau Xori, qui déroulera son programme du 22 au 25 mars prochain à Biarritz. "Et cette année, les créations nous parlent beaucoup des mémoires. Mémoire des corps. Mémoire enfouie…"

Mercredi 22 mars, à 20 h 30, c’est un spectacle de la compagnie hendayaise Rouge Lea qui ouvre ces journées d’expressions basques et d’ailleurs. Intitulée "Ceci est la couleur de mes rêves", cette oeuvre, qui allie cirque et danse, explore la mémoire familiale de sa créatrice, Corine Cella, danseuse et acrobate au tissu. "Qu’est-ce qui nous reste de cette mémoire ? Pourquoi est-ce que je danse et fais du cirque? Est-ce une liberté que l’on m’a transmise ?", interroge-t-elle.

Sur la scène du Colisée, Corine Cella sera accompagnée d’une autre interprète, Martine Dubois. Le duo sera accompagné d’une voix-off qui, en langue basque, déroulera le fil rouge de l’oeuvre. Le texte en français sera donné au public avant le spectacle. Une exposition photo bilingue sera présentée à l’entrée du théâtre.

Théâtre, musique, cirque et danse

Place à la musique, le jeudi 23 mars. L’Atabal accueille un concert du quartet Eric Truffaz. En avant première, à 20 h 30, avec un changement de dernière minute, c'est le groupe d'Oarsoaldea, Muskulo, qui vient de remporter le tremplin d’Euskal Irratiak que l'Atabal a invité. Amorante qui devait assurer cette avant-première a dû être remplacé au pied levé. 

Muskulo sera suivi donc par le quartet Eric Truffaz qui voyage des musiques électroniques jusqu’aux musiques orientales. Composé de Marcello Giuliani à la basse, de Benoît Corboz aux claviers, d’Arthur Hnatet à la batterie et d’Eric Truffaz, le groupe revient avec un nouvel album intitulé Doni Doni. "Petit à petit", en langue bambara du Mali.

Vendredi 24 mars, le Petit théâtre de pain présentera "Francoren bilobari gutuna" ou "Lettre à la petite-fille de Franco", au Colisée, à 20 h 30. Juste avant, à 19 h 30, la crèche Ohakoa proposera bar et pintxos.

Le titre de cette création, dont l’initiateur et metteur en scène est Ximun Fuchs, fait un écho particulier à une autre oeuvre, "Nous fils d’Eichmann" du philosophe Günther Anders. Mais les deux oeuvres ne portent pas le même message. "Le nazisme a eu son procès, à Nuremberg ou Jérusalem. Le franquisme non. Car la loi l’interdit. Sous couvert d’amnistie, le vivre ensemble n’est garanti que par l’amnésie. Nous ne pouvons donc pas écrire la même lettre."

Atabal et Colisée

Habité par l’histoire de ses deux grands-pères qui ont connu les camps de concentration, l’un parce qu’il était basque l’autre parce qu’il était juif, Ximun Fuchs explique : "Nous essayons de rendre la souffrance qui ne nous appartient pas" afin "d’aller vers une résilience." Et quoi de plus symbolique qu’un hôpital pour évoquer cette souffrance, morale et physique.

Bi Harri Lau Xori clôturera cette nouvelle édition, samedi 25 mars, à 20 h 30, toujours au Colisée, par "Dantzagurea" d’Idurre Azkue et Joseba Irazoki.

Le premier est compositeur et guitariste, la seconde, danseuse. Ensemble, ils "élaborent en se répondant, en fusionnant, en s’écoutant, un concert animé et dansé proche d’une transe chamanique" commentent les organisateurs du festival. Avant la représentation de cette oeuvre chorégraphique, la crèche Ohakoa assurera un service de bar et pintxos, dès 19 h 30.