Caroline MALCZUK

L’espoir déçu des soutiens d'Alain Juppé au Pays Basque

Jusqu’à ce lundi matin, Max Brisson (LR) et Jean-René Etchegaray (UDI) y croyaient encore. Mais Alain Juppé l’a redit : "Une bonne fois pour toute, je ne serai pas candidat."

Jusqu'à ce matin, Jean-René Etchegaray espérait encore qu'Alain Juppé reprenne campagne. © Bob EDME
Jusqu'à ce matin, Jean-René Etchegaray espérait encore qu'Alain Juppé reprenne campagne. © Bob EDME

Bien qu’au coeur d’une tempête médiatico-judiciaire qui ne faiblit pas et lâché par de nombreux soutiens, François Fillon tient le cap de la présidentielle. Il a réaffirmé hier qu’il resterait le candidat de la droite et du centre avec, toujours, l’argument de la légitimité de la primaire. Pour Jean-René Etchegaray (UDI), "on se retrouve avec un candidat qui s’entête". Et bien qu’il veuille rappeler que "la présomption d’innocence veut dire quelque chose", un candidat à la présidentielle "ne peut pas être mis en examen" selon le maire de Bayonne et président de l’agglomération.

L’alternative Alain Juppé pointait à l’horizon. Mais elle en a brutalement disparu ce matin. "Une bonne fois pour toute, je ne serai pas candidat." La décision du maire de Bordeaux n’a pas changé, malgré les multiples appels du pied d’une partie des Républicains et de l’UDI : "Pour moi, il est trop tard." Bien qu’il reconnaisse avoir "hésité". Avec un changement dans son discours, celui de la désapprobation par rapport à la ligne tenue par François Fillon. "Son système de défense fondé sur un prétendu complot et une volonté d’assassinat politique l’ont conduit dans une impasse." 

Un discours trop radical

Le ton adopté par François Fillon sur la place du Trocadéro a crispé Alain Juppé. Mais aussi ses soutiens de l’heure de la primaire de la droite et du centre. "Je ne vois pas comment les centristes pourraient se retrouver dans un discours d’une telle violence", soulève Jean-René Etchegaray. Un discours qui a conforté Max Brisson, ancien secrétaire départemental Les Républicains 64, dans son choix de se retirer du comité départemental de soutien à François Fillon. Il l’a annoncé vendredi dernier. "Si la ligne reste la thèse d’un prétendu complot, ce vocabulaire n’est pas le mien", assure-t-il.

Quand la question du candidat à soutenir est posé, Max Brisson et Jean-René Etchegaray se retrouvent orphelins. Le premier répond "on n’en est pas encore là" et annonce de nouveaux "rebondissements". Le deuxième reste sous le coup de l’annonce d’Alain Juppé dont il a du mal "à encaisser le choc". Tous deux veulent rappeler leur admiration pour Alain Juppé qu’ils espéraient revoir venir sur le front de la campagne. La déception et les regrets sont là. Jean-René Etchegaray souffle : "Je crains qu’on soit passé à côté du coche." Sous entendu, lors de la primaire.

Et pourquoi pas Jean-Louis Borloo ?

Ce soir, à 18 heures, le bureau politique Les Républicains doit se réunir. Il en sera de même pour le comité exécutif de l’UDI, demain matin. Beaucoup sont dans l’attente de retrouver un candidat qui incarne leurs convictions. Emmanuel Macron ? Il n'en est pas encore question. Mais une idée inattendue est venue de la bouche de Jean-Christophe Lagarde, patron de l’UDI. Il appellerait à l’aide Jean-Louis Borloo, "y compris en étant candidat". Engagé pleinement dans sa fondation Energies pour l'Afrique, dont le projet est d'électrifier le continent en 10 ans, l'ancien ministre risque d’être pourtant à des années lumière de la campagne présidentielle...