Bénédicte SAINT-ANDRÉ

Le coup de pouce d'Isabelle Pargade

La conseillère départementale apporte son parrainage à Philippe Poutou. Ce choix n'est ni un soutien au candidat, ni à son projet, mais résulte d'un acte démocratique.

Isabelle Pargade, conseillère départementale, et Alice Leiciagueçahar, conseillère régionale. © Isabelle Miquelestorena
Isabelle Pargade, conseillère départementale, et Alice Leiciagueçahar, conseillère régionale. © Isabelle Miquelestorena

C'est un coup de pouce aux airs de coup de gueule. Dans un billet au ton pamphlétaire, Isabelle Pargade explique ainsi son choix de parrainage en faveur de Philippe Poutou : "il vise à offrir la possibilité à ce candidat d'exprimer ses idées durant la campagne électorale".

La conseillère départementale sans étiquette fustige un débat public phagocyté par les "professionnels des grands partis politiques". Philippe Poutou ne bénéficie pas d'une armada de communicants pour le conseiller, et use d'une spontanéité inhabituelle à ce niveau de débat, écrit-elle.

En outre, "il appartient à une catégorie socio-professionnelle quasi inexistante dans le débat public, puisqu'il est ouvrier". Cette sous-représentation des ouvriers dans la classe politique est selon elle le reflet d'une anomalie démocratique. "Les ouvriers-employés représentent 51% de la population selon l'Insee. Pourtant seuls 2% siègent à l'Assemblée Nationale depuis 2012".

Rappelons que c'est auprès des ouvriers que Marine Le Pen rencontre son succès le plus vif dans l'électorat. Mais c’est en fait moins d’un ouvrier sur sept qui a voté pour le FN aux dernières régionales, si l’on tient compte des abstentionnistes et des non-inscrits. Ainsi, s’il y a aujourd’hui un "nouveau parti des classes populaires", c’est celui de l’abstention. Et de très loin.