Virginie Bhat

Bras de fer chez Epta

Le mouvement de grève qui a débuté hier, chez Epta, à l’appel de la CGT, sera reconduit demain, mercredi. La direction et le personnel achoppent sur certains points dans les négociations annuelles obligatoires. Une réunion est attendue jeudi.

A l'appel de la CGT, un tiers des salariés d'EPTA environ sont en grève. ©DR
A l'appel de la CGT, un tiers des salariés d'EPTA environ sont en grève. ©DR

A l’appel de la CGT, les salariés d’Epta à Hendaye ont décidé hier d’entamer un mouvement de grève. Mouvement qui, reconduit aujourd’hui, le sera aussi demain. "Après un rassemblement à 10 h 30, devant l’entreprise, nous défilerons dans la zone des Joncaux et terminerons par un plantxa" prévient Frédéric Canton, membre de la CGT Bonnet Nevé, marque du groupe d'EPTA.

"Ce mouvement nuit grandement aux négociations que nous sommes en train de mener, répond Jean-Louis Abbadie, directeur des ressources humaines. C’est maladroit pour arriver à un accord d’entreprise et nuit à son dialogue social."

La direction et le personnel sont en pleines négociations annuelles obligatoires. Mais après trois réunions, aucun accord n’a été trouvé jusqu’à présent. Les propositions de l’entreprise en termes d’augmentation de salaires, d’embauche d’intérimaires… ne trouvent aucun écho favorable auprès de la CGT.

Augmentation des salaires

"La direction propose une augmentation générale de 1%, explique Frédéric Canton. Ce qui est indécent : EPTA, qui a un chiffre d'affaires d'environ 200 millions d'euros, est leader sur le marché européen des vitrines réfrigérées. Un des marchés les plus porteurs. Cette année, l’entreprise devrait produire encore plus de vitrines qu’en 2016 où l’on battait déjà tous les records. Les salariés doivent en tirer aussi profit." Pour sa part, la CGT demande une augmentation de 80 euros brut par mois, pour tous.

Jean-Louis Abbadie note de son côté la politique volontariste de revalorisaition des salaires au sein de l'entreprise : "Nous proposons une augmentation globale de 2%, en additionnant les différents coefficients. Ce qui, pour un ouvrier, se traduit par une augmentation de 45 euros brut, soit une hausse de 2,14% de son salaire." Et de pointer du doigt qu’EPTA a revalorisé de 2% les salaires ces trois dernières années. Au-delà de l’inflation.

Autre point d’achoppement : l’emploi et l’embauche des intérimaires. L’entreprise, dont l’effectif global tourne autour de 500 personnes - 240 en production -, a employé 130 intérimaires équivalent temps plein dans ces ateliers en 2016, selon la CGT. Si l’appel à l’intérim était justifiée pendant des années, répondant ainsi à des pics d’activités entre mai et fin septembre, il l’est bien moins aujourd’hui pour le syndicat. "Les lignes de montage ont fonctionné de janvier à décembre" poursuit Frédéric Canton.

Réunion jeudi

Le syndicat, qui demande aussi la reconnaissance des diplômes et qualifications, rappelle le coût de formation des intérimaires qui ensuite partent de l’entreprise. "Pour nous, il faut fidéliser ces salariés qui, pour certains, travaillent dans l’entreprise depuis plusieurs années." C’est ainsi que la CGT demande l’embauche de 50 intérimaires en production.

Pour sa part, EPTA propose l’embauche de 35 intérimaires, dont 20 en production. Jean-Louis Abbadie défend la politique de son entreprise en termes d’emploi : "Nous avons embauché 110 intérimaires ces deux dernières années. Nous avons une visibilité d’activités à court terme. Deux mois en fait." D’où le recours à l’intérim quand nécessité du marché fait loi.

Jeudi, direction et salariés vont se retrouver autour de la table des négociations.