Caroline MALCZUK

Coupe d'Europe de rugby : et pourquoi pas à Bilbo ?

Elle est une des villes en lice pour accueillir les finales des compétitions européennes de rugby, en mai 2018. Pour Iñaki Laskurain, président de la Fédération basque de rugby, Bilbo a plusieurs atouts pour gagner.

Iñakin Laskurain. ©Euskadiko Errugbi Federazioko
Iñakin Laskurain. ©Euskadiko Errugbi Federazioko

Depuis décembre 2016, Bilbo a officiellement ses chances pour recevoir la finale de la Coupe d’Europe de rugby 2018. Avec Cardiff (Pays de Galles) et Newcastle (Angleterre), elle a été désignée comme une des villes candidates pour accueillir les matchs de la Champions Cup et de la Challenge Cup. Les compétitions auront lieu au mois de mai de l’année prochaine.

Iñaki Laskurain, président de la Fédération basque de rugby, se réjouit que la ville ait "franchi la première étape". La fédération travaille en ce moment avec la fédération espagnole de rugby, la mairie de Bilbo, la province de Bizkaia et le gouvernement de la Communauté autonome basque sur l’élaboration du dossier. Prochaine étape importante du processus, la venue du comité - ou l’European Professional Club Rugby - à Bilbo début février. L’objet de la visite : étudier transports, lieux d’accueil et infrastructures de la ville.

Un stade de 54 000 personnes

Bilbo a-t-elle vraiment ses chances face à deux villes où la culture rugby est très forte ? Oui, selon Iñaki Laskurain. Pour le président de la fédération, la ville en a déjà la capacité structurelle. "Nous avons le stade San Mamés [ndlr. depuis 2013]. Il a une capacité d’accueil de 54 000 personnes !" Atout stratégique, il est de plus situé au coeur de la ville.

Niveau transports, les porteurs de la candidature mettent en avant la solidité du réseau de Bilbo. Avec un aéroport international et une gare ferroviaire où s’arrêtent aussi bien des trains régionaux que des lignes à grande vitesse. La ville est aussi accessible d’Hendaye par le Topo, cette navette ferroviaire régulière bien qu’un peu longue qui passe par Donostia. Un côté pratique qui pourrait séduire le comité.

La proximité avec le terreau du circuit français du rugby, au Pays Basque Nord, est aussi un atout. Car les supporters de l’Aviron Bayonnais, du Biarritz Olympique - voire du Stade Toulousain et de la Section Paloise - ne passeraient pas à côté d'une telle compétition, à quelques heures de route seulement.

"Les supporters français nous connaissent", affirme Iñaki Laskurain. La Communauté autonome basque a effectivement accueilli sa première rencontre internationale de rugby, au stade Anoeta de Donostia, en novembre 2016. L’association Rugby Challenge Donostia San-Sebastian, à l’initiative du match entre les Etats-Unis et le Tonga, affichait déjà son espoir de développer le rugby au Pays Basque Sud.

"Une expérience fantastique"

Car le rugby n’est pas reconnu comme la discipline la plus populaire de l’autre côté des Pyrénées. Malgré tout, la Fédération basque de rugby a constaté une progression de ses licenciés entre 2015 et 2017. De 2 700 membres, elle est passée à 3 000. Dans l'Etat espagnol, plus largement, une amélioration a également été constatée en 2016. Avec 8% de licenciés en plus et une finale de la Copa del Rey qui s’est jouée à guichet fermé à Valladolid. Du jamais vu au royaume de Felipe VI.

"Le rugby professionnel cherche un nouveau marché ici", commente Iñaki Laskurain. Que Bilbo gagne sa place de ville hôte de la Coupe d’Europe de rugby, ce serait "une expérience fantastique" conclut-t-il, enthousiaste et plein d'espoir. Avec des retombées positives dans la région aussi bien sur le plan sportif, que sur le plan touristique et donc économique. Décision finale attendue en avril.