Goizeder TABERNA

Se donner les moyens d’aller plus loin

Goizeder TABERNA
Goizeder TABERNA

Plus de deux cents élus se sont retrouvés à Bayonne, lundi soir, dans une salle qui n’était pas prévue pour. Aucune entité politique n’avait eu à le faire auparavant. Il y avait comme un air de premier jour de classe dans cette salle du conseil communautaire improvisée. Venus de Tardets, de Ciboure, d’Arbouet, d’Ustaritz, d’Anglet… ils ont élu le président de la Communauté d’agglomération Pays Basque et ont validé le pacte de gouvernance. Ensemble, ils ont posé les prémisses de la nouvelle institution du Pays Basque Nord. Tout un symbole.

L’Etat avait répondu jusque-là avec une fin de non recevoir aux différentes demandes du territoire. Que ce soit l’autonomie, le département ou la collectivité territoriale. Dès lors, l’agglomération se présente à ce dernier comme une opportunité pour commencer à prendre en main son avenir. Les tentatives de déstabilisation de certains élus locaux n’ont pas réussi à dévier ce projet de sa route. La Communauté d’agglomération tient sa légitimité du vote favorable des communes qui ont adhéré à cette idée de solidarité entre les territoires.

Penser le territoire dans son ensemble, penser à soi tout en pensant aux autres. C’est cette noble idée qui a conduit à la création de la Communauté d’agglomération. Une communauté de destin qui a l’intention de faire mieux. D’améliorer le cadre de vie de ses citoyens, de renforcer son économie, son réseau de transports, et de préserver sa terre.

A présent, l’outil est là. Il ne manque plus qu’à mettre les moyens pour y arriver. Mettre les moyens pour qu’effectivement, les besoins de la montagne et de l’agriculture soient traités, comme l’a annoncé son nouveau président. Pour que la transition énergétique et écologique se ressente à tous les niveaux de la société. Pour que des ponts vers les provinces du Pays Basque Sud sortent de terre. Pour que les politiques linguistiques renversent réellement la courbe du déclin de la langue basque.

L’agglo devra se donner les moyens d’aller plus loin. Tolérer l’utilisation de la langue basque au sein des instances communautaires ne suffira pas. Il faudra des signes forts, de l’audace. Les élus ont déjà ciblé plusieurs compétences optionnelles, les budgets devront suivre. Dans un contexte de baisse de dotations de l’Etat, la question sera de faire les bons choix.

Elle devra également se positionner sur la résolution du conflit. La Communauté d’agglo ne pourra pas passer à côté. Si elle ne veut pas se limiter à la gestion du territoire, au fil du temps, elle devra développer une dimension plus politique.

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