Caroline MALCZUK

Bernard Lougarot, candidat inattendu à la présidence de l'EPCI

Le maire de Gotein-Libarrenx a diffusé sa candidature par mail, ce mardi matin, auprès des délégués du nouvel EPCI. Inattendu à moins d'une semaine de l'élection du président de l'institution.

Bernard Lougarot est candidat à la présidence de l'EPCI. ©DR
Bernard Lougarot est candidat à la présidence de l'EPCI. ©DR

Une semaine avant l'élection du président de la Communauté d'agglomération du Pays Basque, la candidature surprise de Bernard Lougarot, maire de Gotein-Libarrenx et suppléant de la sénatrice Frédérique Espagnac (PS), sème le trouble dans le clan socialiste. Jusqu'à présent, l'unique aspirant à la présidence de l'institution était Jean-René Etchegaray (UDI), privant le scrutin d'un scénario à rebondissements.

"Par souci de démocratie, dans le cas d'une candidature unique à la présidence, ou de plusieurs candidatures non représentatives de mes convictions, je pense sérieusement à me présenter", explique Bernard Lougarot, qui avait été contre l'EPCI unique lors de la consultation des élus, il y a un an. Dans l'objet du mail qu'il a envoyé à tous les délégués de la Communauté d'agglomération ce mardi matin même, il a bien stipulé "candidature".

A gauche, plusieurs réactions. Kotte Ecenarro, "assez surpris", se veut compréhensif. "Chacun est libre d'avoir des idées différentes." Tout en réaffirmant qu'il votera pour Jean-René Etchegaray lundi, fidèle à sa position pro-EPCI. Mehdi Ouraoui, lui, regrette une désorganisation des socialistes à l'aube d'un "moment politique important" : "On a ni collectif, ni candidat, ni projet."

Sans mettre en péril les chances du maire de Bayonne, cette candidature est l'occasion pour le nouveau postulant d'exprimer ses inquiétudes quant à la place des petites communes. Le maire de la ville aux 500 âmes craint que l'EPCI mette en péril la démocratie de proximité en grignotant des compétences aux communes "qui en ont déjà de moins en moins".

"Conflit d'intérêt"

Que ce soit le président du Copil, l'organisme chargé de la future organisation de la structure, qui se représente à la présidence de l'agglo aussi fait tiquer Bernard Lougarot. Il pose la question du "conflit d'intérêt". D'autre part, il redoute un possible centralisme des décisions à Bayonne, "un frein au développement de nos territoires ruraux", selon lui.

Ses propositions ? Elles sont presque aussi exhaustives que ses critiques. A retenir, l'arrêt de la densification de la population sur la côte au profit de la dynamisation des villages du Pays Basque intérieur. Et "ils en ont grand besoin", rappelle le maire. Les derniers chiffres de l'Insee concernant la Soule, sa province, lui donnent raison. Elle perd des habitants.

En se posant en défenseur des petites communes, Bernard Lougarot vise probablement les voix de soutien des maires de l'intérieur. Mais pour sûr, son intervention met en exergue un manque de dialogue au sein de la gauche à quelques jours de l'installation de la nouvelle institution.