Bénédicte Saint-André

Langues régionales : le baroud d'honneur des socialistes

Une ultime proposition de loi concernant les langues régionales doit passer à l'Assemblée nationale en ce mois de novembre. Avec des ambitions largement revues à la baisse.

La proposition de Paul Molac avait été boudée par les socialistes en janvier dernier. ©DR
La proposition de Paul Molac avait été boudée par les socialistes en janvier dernier. ©DR

Les langues régionales auront été l'un des marronniers de ce quinquennat socialiste. C'est finalement une proposition de loi quasi-indigente selon les acteurs linguistiques qui doit arriver sur les bancs de l'Assemblée ce mois-ci, menée par la députée PS des Côtes-d'Armor Annie Le Houérou. On fait le point.

L'enseignement : A l'instar du modèle corse, le texte vise la reconnaissance des langues régionales comme matière facultative de la maternelle au secondaire. Enseignement qui doit être dispensé sur l'horaire normal d'enseignement mais ne peut être rendu obligatoire.

Contrairement à la proposition précédente du député Paul Molac, aucune mention ne figure sur le financement des écoles immersives, ikastola, calandretas ou autres diwans. "Une loi sert à faire des choses ou tout du moins à officialiser ce qui existe. En l'occurrence, elle ne permet ni l'un ni l'autre", tâcle Paxkal Indo, président de Seaska.

La signalétique : La proposition prévoit la généralisation d'une signalétique bilingue dans les services publics et l’usage de traductions dans le champ de la communication institutionnelle. Déjà fait au Pays Basque, concède la député socialiste Sylviane Alaux qui prône néanmoins une "politique des petits pas" et une généralisation sur d'autres territoires : "Il faut faire avancer les choses ensemble"*.

Les médias : Les publications en langues régionales pourront bénéficier des mêmes leviers de financement que celles en langue française. Le CSA aura également un rôle à jouer dans la promotion des langues régionales. Sans objectif précis, ni quota.

La proposition de loi est portée par le groupe socialiste et a été signée par 144 députés socialistes et écologistes, dont Sylviane Alaux et Colette Capdevielle. Elle passe mardi 22 novembre en commission et mercredi 30 en séance publique. D'aucuns estiment que les délais sont trop courts pour une adoption d'ici la fin du quinquennat, d'autant que le texte devra franchir le barrage de la droite sénatoriale. 

* France Bleu Pays Basque