Bénédicte Saint-André

Les abertzale ne souhaitent pas se retrouver le bec dans l'eau

Ce jeudi, l'agglomération Sud Pays Basque doit se prononcer sur le mode de gestion de l'eau et de l'assainissement à compter de 2018. Un vote dénoncé par les abertzale.

Peio Etcheverry-Ainciart, Iker Elizalde, Pascal Lafitte et Philippe Aramendi © Isabelle Miquelestorena
Peio Etcheverry-Ainciart, Iker Elizalde, Pascal Lafitte et Philippe Aramendi © Isabelle Miquelestorena

Les élus EH Bai du Sud Labourd voient dans le vote concernant le futur mode de gestion de l'eau et de l'assainissement un contre-sens politique. Et ce pour trois raisons.

Les délibérations vont à l'encontre des préconisations du cabinet missionné sur le sujet. "L'audit était défavorable à la DSP (délégation de service public, NDLR) et au morcellement du périmètre. Or la délibération prévoit le recours à deux DSP pour la gestion de l'eau avec une séparation est-ouest", dénonce Philippe Aramendi, élu d'opposition à Urrugne. Quant à l'assainissement, le conseil communautaire devra se prononcer sur la création d'une société d'économie mixte.

L'eau est un bien public qui ne doit pas servir des intérêts privés.  Les abertzale voient dans cette décision un fonctionnement clientéliste et la volonté à peine voilée de continuer à faire travailler la Lyonnaise des eaux et la société Agur. Eux prônent au contraire l'option de la régie publique. Le service de l'agglomération, déjà chargé de la gestion des équipements et des investissements, pourrait être élargi selon Pascal Lafitte, élu à Saint-Jean-de-Luz. Les emplois des entreprises actuelles pourraient en outre être transférés à l'agglo sans surcoût pour le consommateur, selon le cabinet d'audit.

Avec la création au 1er janvier 2017 de l'EPCI Pays Basque, il était urgent d'attendre. "La future agglo Pays Basque doit se doter de la compétence gestion de l'eau dans les trois ans. Or, ces contrats engagent pour les dix ans à venir", regrette Peio Etcheverry-Ainciart, élu d'opposition à Saint-Jean-de Luz. Pour lui, même si l'option DSP devait in fine être retenue, les conditions de négociation auraient été bien plus favorables à 158 qu'à douze communes. Des avenants aux contrats actuels auraient donc été plus pertinents pour cette période de transition.

Le vote a lieu ce jeudi et ce alors que les délibérations ont une première fois été retirées de l'ordre du jour. Iker Elizalde, Pascal Lafite et Philippe Aramendi, tous trois élus communautaires vont voter contre. Les débats promettent d'être animés à l'instar de la commission sur le sujet, réunie en septembre.