Bénédicte Saint-André

Hendaye : une école pour l'économie sociale et solidaire

Une école transfrontalière de coopération en économie sociale verra le jour en 2019. En ligne de mire des emplois durables et non délocalisables.

Les partenaires du projet réunis pour une présentation à Hendaye . © BOB EDME
Les partenaires du projet réunis pour une présentation à Hendaye . © BOB EDME

Placer l'humain au cœur de l'économie. S'appuyer sur une juste répartition des richesses créées, une notion de propriété à la fois privée et collective, des valeurs de solidarité et de démocratie. Tel est le propre de l'économie sociale et solidaire (ESS) et un des thèmes de campagne des abertzale d'Hendaye lors de la dernière municipale.

Et si les SCOP, coopératives ou autres mutuelles fleurissent de part et d'autre de la Bidasoa, la Ville d'Hendaye souhaite être pionnière dans un domaine stratégique, celui de la formation. Son projet d'école transfrontalière de coopération en économie sociale, porté avec l'ANEL, l'association des entreprises sociales en Navarre, Konfepoop, la Confédération des coopératives d'Euskadi et le Pôle territorial de coopération Sud Aquitaine vient d'être retenu dans le cadre d'un financement européen.

Iker Elizalde, adjoint hendayais et fer de lance du projet a présenté les trois axes de travail qui vont venir enrichir une réflexion de trente mois, à l'issue desquels l'Ecole, qui pourrait être construite à Hendaye, verra le jour. Premier axe, la proposition d'une offre de formation complète spécialisée en ESS en direction de nouveaux porteurs de projets ou de chefs d'entreprise déjà installés qui souhaiteraient voir évoluer leur modèle économique et managérial.

Les partenaires s'attèleront par ailleurs à accompagner l'émergence de nouveaux projets dans des secteurs clé pour le territoire. Exemple parmi d'autres, Hendaye prévoit la création d'une "ressourcerie", visant à réutiliser les déchets produits. Dernier axe la création d'un réseau réunissant l'ensemble des acteurs de l'ESS de l'ensemble de la zone transfrontalière.

Vecteur d'emplois

L'économie sociale et solidaire représente 10 % de l'emploi et du PIB de la Nouvelle-Aquitaine. Et si le Pays Basque Sud est en pointe en la matière, le Sud Aquitaine n'est pas en reste, note Jacques Le Priol, directeur de l'ESS en Nouvelle-Aquitaine. "Nous avons ici un processus unique en France avec le pôle territorial de coopération économique qui met en relation l'ensemble des acteurs. Avec ce projet transfrontalier, la Bidasoa ne sera plus une limite à notre développement".

La Nouvelle-Aquitaine, outre le POCTEFA, finance également le projet dont le montant total dépasse le million d'euros. "Les réponses apportées sont plus que positives avec des emplois de qualité, pérennes et non délocalisables", a souligné la conseillère régionale Emilie Dutoya.