Ximun Larre

Appel du pied aux enseignants bascophones

Des effectifs à la hausse dans les filières bilingues ou en immersion, mais un vivier d'enseignants bascophones insuffisant. L'OPLB, l'Education nationale et les représentants de l'enseignement supérieur ont signé une convention-cadre pour la formation des enseignants ou des futurs candidats.

Cette année 4 nouvelles expérimentations d'immersion en maternelle ont lieu dans le public.©Isabelle Miquelestorena.lieu
Cette année 4 nouvelles expérimentations d'immersion en maternelle ont lieu dans le public.©Isabelle Miquelestorena.lieu

Une difficulté à trouver des enseignants d'euskara ou en euskara, en particulier dans le public. C'est ce qui ressort du bilan de rentrée effectué par l'Office publique de la langue basque. D'où la signature d'une convention-cadre, jeudi 20 octobre à Bayonne, entre l'Education nationale, l'Office publique de la langue basque, l'Université de Bordeaux Montaigne et l'Université de Pau et des Pays de l'Adour. Convention visant à "coordonner les actions en matière de formation des enseignants ou futurs enseignants se destinant à l'enseignement en langue basque".

Il y a d'abord les chiffres de la rentrée 2016. Et un constat. Pour Mathieu Bergé, le président de l'OPLB, "c'est une rentrée historique" avec notamment en premier degré, six ouvertures de sections bilingues dans le public. "Dans le premier degré, 58 % des établissements du public propose une offre bilingue et toutes filières confondues le chiffre s'élève à 65 %", ajoute-t-il.

Encore faut-il avoir un nombre suffisant de candidats bascophones aux concours. Et c'est là que le bât blesse. "Il peut y avoir un décalage entre la hausse des effectifs chez les élèves et les ressources humaines", explique Olivier Dugrip, recteur de l'académie de Bordeaux, qui déplore la difficulté à pourvoir les postes. En deux ans, dix candidats seulement ont obtenu le concours du premier degré alors qu'il y avait 24 postes à pourvoir. Un stade désormais "critique" pour l'inspecteur d'académie Pierre Barrière.

Pour créer des vocations, six étudiants apprentis professeurs (EAP) ont été recrutés à la rentrée 2016. Ces étudiants de deuxième année, ont signé un contrat d'apprentissage rémunéré avec le rectorat, et passent deux demi-journées par semaine au contact d'une classe. "L'emploi du temps en licence est aménagé pour qu'ils ne manquent pas de cours", précise Christian Labenne, doyen de la faculté de Bayonne.

Formation intensive pour des enseignants volontaires

Adossé à la convention-cadre, un dispositif prévoit une formation intensive d'enseignants titulaires exerçant aujourd'hui en français et volontaires pour enseigner en basque. Un objectif ambitieux, censé porter les volontaires en deux périodes de six mois, d'une maîtrise modeste de la langue à une maîtrise aboutie. Soit d'un niveau de certification supposé de départ A2 à un niveau C1, selon la classification du CECRL (Cadre européen commun de référence pour les langues). Onze enseignants du public (huit du primaire et trois du secondaire), sont concernés par ce dispositif co-financé par l'Education nationale et l'OPLB.

Pour ce qui est de l'enseignement privé sous contrat, neuf professeurs du secondaire suivent durant six mois une formation intensive avec AEK. Un parcours co-financé par l'OPLB et réalisé dans le cadre des congés individuels de formation.

Les personnes bascophones attirées par les métiers de l'enseignement savent qu'elles seront courtisées. Avis aux amateurs.