Le 22 juin dernier, la Cour de cassation annulait la décision prise par la Cour d'appel de Paris, maintenant en détention le détenu basque Ibon Fernandez Iradi. Ce dernier atteint d'une sclérose en plaques est incarcéré à Lannemezan. Son avocate Me Paulus Basurco et le collectif Bagoaz ont fait savoir ce matin que son cas sera examiné par la Chambre d'application des peines, dans une nouvelle composition, le 24 novembre prochain.

"Les premiers signes de la maladie sont apparus en 2010 et le diagnostic a été établi en 2013", rappelle Emilie Martin, porte-parole de Bagoaz. Ibon Fernandez fait alors une demande de suspension de peine. Deux expertises médicales réalisées dans le cadre de la demande de suspension de peine concluent ensuite que sa maladie est incompatible avec le maintien en détention.

Mais la Cour d'appel de Paris, s'appuyant sur un troisième rapport d'expertise prouvant la compatibilité, sous réserve de traitement médical, entérinait le 7 mai 2015 ce maintien en détention. Le 12 mai 2015, Ibon Fernandez Iradi, déposait un recours devant la Cour de cassation. La décision de celle-ci, connue près d'un an plus tard, "reste un événement très rare", rappelle Me Paulus Basurco. Elle souligne le temps perdu "alors qu'Ibon Fernandez Iradi se trouve dans une situation d'urgence".

Le collectif Bagoaz en profite pour interpeller de nouveau l’État français et lui demander son implication dans le processus de paix. "Un jugement qui irait à l'encontre de la demande d'Ibon, s'opposerait non seulement aux exigences humanitaires les plus élémentaires, mais également à une demande massivement exprimée en Pays Basque".

Bagoaz organise une manifestation à Bayonne, le 19 novembre à 17 heures (Place des Basques), pour demander la libération de tous les prisonniers gravement malades. Et relaie l'appel du mouvement Sare pour manifester sur ce même thème le 15 octobre à 17 heures à Donostia.