Bénédicte Saint-André

Devenez éditeur, pour votre plus grand plaisir

En partenariat avec la Ville de Boucau, l’association Les petits plaisirs organise des rencontres littéraires tout au long de l’année. Leur première proposition, atypique et réjouissante, vous embarque dans le milieu de l’édition. 

Cathie Simon-Loudette, présidente des Petits plaisirs, association qui favorise l'accès à la culture et Marie-José Roques, adjointe à la culture de la Ville de Boucau ©DR
Cathie Simon-Loudette, présidente des Petits plaisirs, association qui favorise l'accès à la culture et Marie-José Roques, adjointe à la culture de la Ville de Boucau ©DR

Benoit Virot, fondateur de la maison d’édition Le Nouvel Attila, voit son métier comme un artisanat d’art, réclamant tout ensemble confiance en soi, humilité et refus des routines*. Le jeune éditeur sera à la bibliothèque de Boucau samedi à l’occasion des Petits plaisirs littéraires boucalais.

Il y parlera du sel de sa profession : les tergiversations et le choix, fatidique. Car retenir un livre est le fruit d’un arbitrage complexe et parfois douloureux. Qui sous-entend également l’acceptation du « non » côté auteurs. Le jeune landais Christophe Ségas (dont le premier roman sortira au printemps 2017) et la romancière Marie Cosnay viendront en témoigner.

Comme le souligne si justement l’écrivaine Valentine Goby**, "la société contemporaine refuse les préférences, les hiérarchies. Elle a la frustration en horreur, veut tout. Tout de suite". Pourtant, n’en déplaise à Amazon, pouvoir accéder à des milliers d’œuvres à la fois ne fait pas de nous des lecteurs plus riches, des penseurs mieux avisés. Et face à ce simulacre de l’omniscience, l’édition indépendante est un merveilleux garde-fou. C’est en cela que la proposition boucalaise est intéressante.

Et elle ne se contente pas d’une évocation du milieu de l’édition, elle permet d’y plonger. En soumettant aux participants, adultes comme lycéens, plusieurs manuscrits. Les sommant de répondre à LA question inéluctable « si j’étais éditeur, est-ce que je publierais ce texte ? ». En avril, ils rendront leur verdict lors d’une restitution en public. Car ces petits plaisirs s’inscrivent sur le long cours, avec pour apogée un festival littéraire à l’automne prochain.

Une démarche d’autant plus essentielle que l’attrait pour la littérature baisse. Mais en proposant ces rencontres à l’intimité vraie, en (ré)incarnant le plaisir littéraire, en dessinant un ambitieux itinéraire bis, Cathie Simon-Loudette, présidente des petits plaisirs et Marie-José Roques, adjointe à la culture de la Ville de Boucau démontrent que ce n’est pas une fatalité. 

Les Petits Plaisirs Boucalais, samedi 1er octobre à 18 heures à la bibliothèque de Boucau, rue Lucie Aubrac.

* Portrait de Benoît Virot dans Télérama

**Chronique « Libraire, mon amour » dans le quotidien La Croix