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Mutinerie à la prison de Valence : deux gardiens légèrement blessés

Trois détenus du centre pénitentiaire de Valence ont agressé deux gardiens ce dimanche soir. 

Les détenus basques Ibon Goieaskoetxea et Aletxo Zobaran sont incarcérés dans ce centre pénitentiaire . © justice.gouv
Les détenus basques Ibon Goieaskoetxea et Aletxo Zobaran sont incarcérés dans ce centre pénitentiaire . © justice.gouv

L’information dévoilée hier par France Bleu Drôme Ardèche est confirmée par la Chancellerie dans un communiqué. A 19 heures, au sein du quartier maison centrale du centre pénitentiaire de Valence, des détenus ont agressé deux surveillants pénitentiaires et leur ont dérobé un jeu de clés. Les deux gardiens ont pu se mettre à l’abri rapidement. Les détenus ont quant à eux ouvert de nombreuses cellules, provoquant des départs d’incendie. Ils ne se sont pas propagés mais ont entrainé des dégâts matériels importants sur deux étages.

Les ERIS (équipes régionales d'intervention et de sécurité) appuyées par les forces de sécurité intérieures, sont parvenues à maîtriser la situation vers 22 heures. L’ensemble des détenus a alors été réintégré en cellule.

Un des deux surveillants légèrement blessés a été conduit à l’hôpital. Trois autres, choqués, ont bénéficié d’une prise en charge psychologique. Le syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) voit dans cet incident la conséquence du manque d’effectifs de surveillants.

Hier soir, le procureur de la République de Valence Alex Perrin a indiqué que les trois détenus qui seraient à l’origine de la mutinerie seront transférés dans de nouveaux centres pénitentiaires et placés en garde à vue. "On est sur des détenus qui ont des profils relativement lourds, notamment l’un des trois qui est ce qu’on appelle un détenu particulièrement surveillé", a-t-il expliqué. 

Cet incident, symptomatique d'une situation carcérale tendue, intervient alors que le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a présenté son rapport sur l'encellulement individuel le 20 septembre dernier. Il a annoncé la construction de 10.000 à 16.000 nouvelles cellules à l'horizon 2025. "Une fuite en avant carcérale" pour de nombreux acteurs, l'Observatoire international des prisons (OIP), le Syndicat de la magistrature, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) ou encore la contrôleure des prisons Adeline Hazan. "Plus on construit, plus on remplit", dénoncent-ils.