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"Abattu", le président de l'ASB conteste les gestes sexistes

Gilles Peynoche se dit "abattu" après les accusations de gestes à caractères sexistes portées par des jeunes femmes de Durango à l'encontre de joueurs du club.

L'ASB affirme être en contact avec la Fédération basque de rugby et le maire de Bayonne. ©Artxiboa
L'ASB affirme être en contact avec la Fédération basque de rugby et le maire de Bayonne. ©Artxiboa

Le 3 septembre dernier, un match amical de rugby rassemblait les joueurs de l'ASB de Bayonne et ceux du club de Durango. Troisième mi-temps oblige, la rencontre s'est poursuivie dans le bar du club bizkaitar. Au cours de la soirée, des gestes déplacés auraient été pratiqués par des membres de l'ASB à l'encontre d'un groupe de jeunes femmes, dénoncés auprès du club hôte. Mais en la personne de son président, Gilles Peynoche, l'ASB "conteste totalement" les faits reprochés.

"Nous sommes tous abattus, moi le premier évidemment", explique-t-il. "Evidemment, nous condamnons tout ce qui a trait aux agressions sexistes. Nous sommes aussi un club féminin. J'étais avec les filles ce week-end à La Rochelle, et je vous garantis que ça les a choquées elles aussi." L'ASB compte une centaine de membres féminines, dont une équipe de moins de 15 ans pour laquelle il a été distingué par le ministère de la Ville.

La prochaine étape devra être celle de la discussion. "Je souhaite qu'on se voit dès que possible avec le club de Durango, peut-être aussi avec la Fédération basque de rugby et des élus de part et d'autre pour éclaircir cette soirée et surtout la façon dont les gens l'ont perçue."

Une réaction qui a tardé à venir, concède le président, ce qui avait passablement agacé son homologue biscayen qui annonçait fermer ses portes aux Labourdins sur le site dotb.info. "Je commence à avoir un peu d'âge. Moi je suis de la génération lettre, et pas trop mail. Quand j'ai reçu celui de Durango, il fallait que je fasse un point en interne, que je vois les joueurs, les dirigeants qui étaient là-bas", argumente G. Peynoche.

"Je n'ai peut-être pas perçu la dureté du mail"

Il concède ne pas avoir "réagi vite". "Je n'ai peut-être pas perçu la dureté du mail. Je pense qu'il faut quand même prendre du temps sur ce type d'affaire. (…) Je veux bien qu'on me guillotine pour ça, je l'accepterai très clairement, mais ça n'empêche pas que ma position est toujours la même. Nos joueurs contestent les choses avec véhémence. A un moment donné, il faut établir des faits. Et à partir du moment où il y a des faits, on peut prendre des décisions."

Si le traitement d'agressions sexistes emprunte aujourd'hui la voie d'un protocole dans le club bizkaitar, il n'en est pas de même à Bayonne. "Cela fait des années qu'on organise des soirées il n'est jamais rien arrivé ! (...) Notre charte est pour l'instant sportive et comportementale, dans le cadre d'un engagement sportif. Mais il n'y a jamais eu ce type de faits." Tout du moins dénoncés, peut-on ajouter. Mais face à la polémique, la question sera très certainement à l'ordre du jour du prochain comité directeur du club prévu à la mi-octobre.

Le président du club de Durango J.M. Iriondo a déclaré au journaliste du quotidien Berria : "Nous sommes prêts à nous réunir avec l'ASB autant de fois qu'il le souhaite, mais pas pour trancher si [les faits dénoncés sont] avérés ou pas". Il s'étonne que les dirigeants bayonnais aient eu une semaine pour se manifester et qu'ils ne se soient rendus compte de l'inexactitude des accusations qu'une fois ces dernières rendues publiques. Les discussions entre les deux clubs s'annoncent difficiles.