Béatrice MOLLE HARAN

EPCI : la nécessaire entente

Béatrice Molle-Haran
Béatrice Molle-Haran

Le feuilleton de la création de l’EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale) ne fait que commencer et les derniers épisodes concernent les différents recours présentés par ses opposants. Opposants qui siègent tout de même au Comité de pilotage (Copil) censé mettre en place la préfiguration de cette nouvelle intercommunalité. Intercommunalité contre laquelle ces mêmes élus se sont positionnés. Il est logique de pousser des cris d’orfraie devant ce que d’aucuns qualifient d’attitude de contorsionnistes. Mais ne soyons pas naïfs, il est logique que des élus de villes qui feront partie de ce futur EPCI soient présents et veuillent entrer dans la danse.

De fait le Copil, composé de plusieurs élus, a accepté mardi soir que les élus ayant présenté un recours continuent de siéger au sein de cet organisme. Faisant fi des recommandations du Conseil des élus stipulant “que pour créer les conditions sereines de travail, il est convenu que les membres du comité de pilotage n’engagent aucun recours contre les arrêtés à venir concernant la création de l’EPCI”. Au nom de la concorde et de l’apaisement suppose-t-on, les élus du Copil ont voté décidant ainsi que les élus plaignants du Copil, Mrs Alzuri, Lafite et Laflaquière continueraient à siéger mais ne pourront pas exercer de fonctions au sein des commissions de travail. Il y aura donc une opposition à l’EPCI. Qui décidera de sa place et quel sera son rôle ? Aux élus majoritairement pour la création d’un EPCI d’en décider en privilégiant une nécessaire entente malgré des points de vue divergents.

Par ailleurs, curieusement, les cris d’orfraie ont été peu nombreux quand la quatrième ville du Pays Basque, Hendaye en l’occurence, et la première démographiquement de l’Agglomération Sud Pays Basque s’est vu refuser l’entrée au Copil. On le sait le maire de la ville Kotte Ecenarro (PS) a toujours été favorable à une Collectivité territoriale pour le Pays Basque et dans ce cas précis en faveur de l’EPCI. Interrogé par notre rédaction sur ce sujet de l’éviction de cette ville, le maire d’Hendaye déplorait ce manque d’équité et de transparence. Une décision surprenante prise au demeurant sans vote, “réglé dans le consensus” selon l’aveu même du président de l’Agglomération Sud Pays Basque, Peyuco Duhart.

Bref, la mise en place de cet EPCI connaîtra des hauts et des bas, et il ne faudrait pas que sa création et son fonctionnement ne concernent que quelques initiés. L’élection des conseillers communautaires au suffrage universel permettra de pallier ces manques et sera le véritable garant d’une véritable institution démocratique où chacun se sentira impliqué.

En attendant, les citoyens lambda espèrent que leurs représentants élus agissent en responsabilité et puissent travailler ensemble, ayant finalement peu d’information sur le sujet. Et se rappeler que les élus sont jusqu’à preuve du contraire les représentants de ces mêmes citoyens. Cela s’appelle la démocratie.

Honi buruzko guztia: Edito