Bénédicte Saint-André

L'avenir de l'Hôtel du Palais divise

Près de cinquante millions d'euros d'emprunt pour assurer un avenir fastueux au palace biarrot. Ou pas.

J.Benoit Saint Cricq souligne que la Socomix, présidée par Michel Veunac, ne présente pas d'intérêt public. © DR
J.Benoit Saint Cricq souligne que la Socomix, présidée par Michel Veunac, ne présente pas d'intérêt public. © DR

Prenez place (réalité virtuelle oblige) dans les ors du palais de feu l'impératrice Eugénie. Oubliez le 15 août, Emmanuel Macron et NKM, les bulles et le feu d'artifice, les selfies droite-gauche, l'heure est désormais aux (règlements de) comptes. L'élu d'opposition biarrot Jean-Benoît Saint-Cricq, connu pour son rôle de lanceur d'alerte dans l'épineux dossier de la Cité de l'Océan, tire en effet la sonnette d'alarme.

Car si le choix d'un repreneur pour l'Hôtel du Palais, en l'occurrence le groupe canadien Four Seasons, leader dans l'hôtellerie de luxe, semble faire l'unanimité, son corollaire, l'emprunt de près de 50 millions d'euros pour les travaux exigés, laisse perplexe l'avocat d'affaires.

C'est la Socomix, société d'économie mixte locale -restant propriétaire avec la Ville des murs du palace et de son fond de commerce- qui contracterait cet emprunt, la Ville, elle, en serait cautionnaire. "Aujourd'hui, bien que payant un loyer à la Ville anormalement bas, elle peine à dégager des bénéfices". Dès lors, le palace biarrot n'aurait d'autre choix que de passer de 20 à 30 millions d'euros de chiffre d'affaires.

"Un risque inconsidéré"

Dans le cas contraire, "c'est la faillite assurée. Une Ville qui compte 66 millions de dettes ne peut se le permettre", prévient J.-B. Saint-Cricq, fustigeant un risque inconsidéré de la part du premier édile. Et l'opposant de lancer une pétition pour demander un référendum sur la question, non débattue lors des municipales.

Selon Max Brisson, autre élu d'opposition, la solution résiderait en un portage collectif de l'emprunt via des partenariats. Mais pour Jean-Benoît Saint-Cricq c'est non. Les investisseurs exigeraient des garanties, ce qui reviendrait à déposséder la Ville des murs de l’hôtel.

Interrogé par la rédaction, le maire a quant à lui annoncé une communication pour septembre, le contrat avec Four Seasons devant être finalisé début octobre. Sur France Bleu Pays Basque, il a néanmoins qualifié les propos de Jean-Benoît Saint-Cricq de "fabulation".

Ce matin, les élus biarrots étaient par ailleurs informés de la tenue d'une commission générale sur le sujet, à huis clos, le 26 septembre prochain, à la veille du prochain conseil municipal. Des débats animés (et bien réels) en perspective.