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Des militants quittent la CGT

Le rejet de la candidature de LAB aux élections professionelles d'automne a provoqué un malaise au sein de la CGT locale.

Un représentant de la CGT de l'hôpital a déclaré à la radio que certains membres ont rendu la carte ce matin. © Bob EDME
Un représentant de la CGT de l'hôpital a déclaré à la radio que certains membres ont rendu la carte ce matin. © Bob EDME

"Incroyable". La décision du tribunal d’instance de Bordeaux contre la candidature du syndicat LAB aux élections des très petites entreprises a indigné Peio Dufau, cheminot cégétiste. A l’initiative de ce recours, la CGT a provoqué un malaise dans sa base, au Pays Basque. Plusieurs syndiqués l’ont même quittée.

"Certains sont déjà partis", confie P. Dufau à Kazeta.eus, mais il n’est pas en mesure de donner le nombre exact. Un responsable de la CGT au centre hospitalier de Bayonne l'a confirmé, au lendemain de la décision, au micro de France Bleu : "certains salariés ont rendu leur carte ce matin".

Ce n’est pas le cas de Peio Dufau. Il considère que la CGT est un outil important : "Dans mon entreprise par exemple, la SNCF, si nous adhérions à LAB nous n’aurions pas de poids, nous ne pourrions rien faire. Il faut représenter 10% [dans les élections de l’entreprise] pour prétendre faire quelque chose et si tu n’atteins pas ce niveau, tu n’obtiens rien".

De nombreux cégétistes du Pays Basque, et même le groupe d’animation de l’union locale de Bayonne, reprochent à leurs cadres de ne pas les avoir consultés avant d’engager la procédure. De ce fait, une réunion est prévue avec des membres de la direction de Paris, le 2 ou 3 septembre, d’après le cheminot. "Si [les interlocuteurs de la direction] voient la chose d’un point de vue politique, nous nous aurons le nôtre. (…) Il disent que LAB fait de la politique, mais le syndicat qui fait le plus de politique c’est bien la CGT. C’est clair et net", se scandalise P. Dufau.

Le PNB dénonce

Le Parti nationaliste basque (PNB), lui, déplore "un climat de crispation franco-française, rejetant LAB accusé par la CGT pro-marxiste et anti-patronale, de faire de la politique ou d’être discriminatoire du fait de l’utilisation de la langue basque". Il considère, dans un communiqué, que la décision du tribunal porte atteinte à la liberté syndicale et à l’acceptation du pluralisme. Et de relever : "Quelle que soit son idéologie, le fait est que LAB a gagné sa place dans le paysage syndical de ce territoire."

C'est précisément ce que défend le mouvement abertzale EH Bai, la pluralité : "la lutte des travailleurs a besoin d'une organisation syndicale forte et plurielle". Dans un communiqué, il insiste sur le fait que la priorité des syndicats devrait être le front contre les attaques sociales. EH Bai considère que la décision du tribunal de Bordeaux porte atteinte à la liberté de choisir les représentants syndicaux des travailleurs. "Sans LAB, la légitimité de ces élections serait moindre au Pays Basque Nord", d'après lui.

La Cour de cassation devra dire, maintenant, si la représentativité de LAB est contestable, puisque LAB compte faire appel de la décision du 4 août.