Goizeder TABERNA

Un syndicat discriminant selon la CGT

Le syndicat LAB ne s'adresse qu'aux salariés du Pays Basque. Voilà le problème pour la défense de la CGT.

La CGT dénonce les idées indépendantistes de LAB, considérant que le débat politique ne concerne pas les syndicats. © Isabelle Miquelestorena
La CGT dénonce les idées indépendantistes de LAB, considérant que le débat politique ne concerne pas les syndicats. © Isabelle Miquelestorena

Me Slim Ben Achour a défendu la CGT jeudi, au tribunal d'instance de Bordeaux. Il a exigé l’annulation de la décision de la Dirrect concernant la participation du syndicat LAB aux élections dans les très petites entreprises (TPE), prévues à la fin de l’année. L’union syndicale basque s’est présentée dans le territoire de la Nouvelle-Aquitaine.

Devant les juges, Me Ben Achour a défendu la nature discriminatoire du syndicat basque : "Dans la propagande électorale, LAB s’adresse aux salariés qui habitent au Pays Basque". Il compare cette vision avec celle du Syndicat des travailleurs corses (STC), "ils le disent eux-mêmes, ‘notre centralité, c’est la Corse’". Une grille de lecture qui exclut, selon lui.

Par ailleurs, il souhaite mettre au clair certaines choses qui ont été dites : "le problème n’est pas le bilinguisme, la CGT n’a rien contre cela. Le problème, c’est que dans les faits, il n’y a pas de bilinguisme. Il y a une fermeture sur le français". Et il prend l’exemple de la dénomination du syndicat, Langile Abertzaleen Batzordeak, inscrit en basque dans l’acte de candidature… "quid du salarié de Limoge qui ne parle pas basque ?".

Il ne conteste pas le travail réalisé par LAB à faveur des travailleurs, même s’il considère que ce travail est "secondaire" par rapport à ses objectifs politiques, mais il lui reproche son périmètre d’action, limité au Pays Basque. "Quid demain de syndicats religieux ? Imaginez un syndicat juif ou homosexuel", suggère Me Ben Achour. Une idée contre-nature avec la devise de la République.

Il se dit prêt à faire appel de la décision du tribunal d’instance s’il n’était pas favorable à la CGT.