Ximun Larre

Label rouge pour le piment doux

Des maraîchers du Pays Basque Nord et du Seignanx travaillent depuis plus de dix ans pour promouvoir le piment doux. Cette démarche est désormais récompensée par l'obtention du signe officiel de qualité Label Rouge.

16 maraîchers sont actuellement concernés.©Bob Edme.
16 maraîchers sont actuellement concernés.©Bob Edme.

Qu'on se le dise il n'y a pas que le piment d'Espelette au Pays Basque Nord. Une tradition maraîchère de culture de piment doux existe également. Pour preuve, des producteurs ont initié en 2002 une démarche afin de revaloriser la production et la consommation du piment doux. L'obtention du Label Rouge décerné par l'Inao (Institut national des appellations d'origine) en juin dernier vient couronner des années d'efforts d'un petit groupe de maraîchers locaux.

En 2002, le processus démarre avec la création par une dizaine de producteurs, du Syndicat de défense et de promotion du piment doux du Pays Basque. Aujourd'hui 16 maraîchers, situés notamment dans les zones périurbaines autour de l'agglomération bayonnaise et jusque dans le Seignanx voisin, participent à la démarche.

L'objectif est de préserver et développer des variétés locales spécifiques : Errobi, Aturri et la lignée fermière Errekaldea. Des variétés correspondant aux goûts alimentaires des consommateurs habituels de piment doux. Avec un produit que l'on retrouve dans de nombreux plats traditionnels locaux : piperade, omelette aux piments, axoa de veau ou marmitako de thon, par exemple.

Le but est également de développer la consommation et la production en dehors de sa région "d'origine". Enfin les producteurs souhaitent garantir un produit de qualité, en particulier concernant la saveur et la fraîcheur de manière à le distinguer de produits d'apparence similaire mais n'offrant pas les mêmes caractéristiques organoleptiques.

"Respecter un état d'esprit"

Pour Daniel Harotzarene, animateur à la Scop Lan Berri et accompagnateur de la démarche, "l'idée du cahier des charges a toujours été de respecter un état d'esprit pour ne pas industrialiser la production, et garder des unités de petites tailles". Si aujourd'hui deux producteurs sont certifiés Bio, "les pratiques biologiques sont largement adoptées par d'autres producteurs" précise-t-il.

La démarche aura duré près de dix ans : en 2004 elle s'accompagne de la création de la marque Biper Eztia afin d'organiser la promotion et la commercialisation du produit. L'année suivante, un cahier des charges est élaboré et la décision de s'engager dans une demande d'obtention d'un label rouge est prise en 2007.

Comme le rappelle Daniel Harotzarene "on pourra produire du piment doux avec ce label dans d'autres régions mais la marque Biper Eztia continuera a exister en parallèle, uniquement pour les producteurs du Pays Basque et du Seignanx". Une façon d'apporter aussi une garantie sur l'origine géographique avant peut-être d'entamer un jour des démarches pour obtenir une IGP (Indication géographique protégée).