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Les familles s'inquiètent de la situation de plusieurs détenus

Dans une série de communiqués, Etxerat dénonce la situation de détenus basques incarcérés à Poitiers-Vivonne, Fleury-Mérogis et Murcia.

Les détenus multiplient les mouvements pour dénoncer leur situation. (Fleury-Mérogis)
Les détenus multiplient les mouvements pour dénoncer leur situation. (Fleury-Mérogis)

Quelques jours après la prise de position de la Contrôleure générale des lieux de privation des libertés, l'association Etxerat fait état de plusieurs mouvements de protestations de la part de détenus incarcérés dans l’État français et condamne le transfert d'un détenu gravement malade dans l'Etat espagnol.

Mercredi 15 juin, Izaskun Lesaka forçait son entrée à l'isolement dans l'établissement pénitentiaire de Poitiers-Vivonne pour réclamer d'être dans la même prison que son mari, Joseba Iturbide, incarcéré à Fleury-Mérogis. Selon l'association Etxerat, la juge antiterroriste Le Vert s'était engagée oralement à résoudre cette situation. "La sanction de sept jours de mitard donnée par la prison prenait fin [le 22 mai], mais elle a l’intention de continuer son mouvement."

Les détenus de la maison d'arrêt des hommes de Fleury Mérogis ont quant à eux entamé une lutte début mai pour être regroupés dans la même division. Après un envoi de lettres à la direction et à différents acteurs politiques et sociaux, ils ont réalisé un premier blocage de la cour de promenade, les 6 juin, et, "la direction leur ayant fait savoir que les choses ne changeraient pas, ils ont décidé de faire un pas supplémentaire et ont réalisé un blocage plus long le 13 juin. En conséquence, la prison leur a donné des sanctions de mitard, d’une durée variable pour chacun de 8 à 12 jours."

Inquiétude sur le transfert d'un détenu gravement malade

Etxerat dénonce le transfert de Josetxo Arizkuren, détenu basque souffrant d'une cardiopathie ischémique sévère, de la prison d'A Lama (Galice) à celle de Murcia. L'association et les proches du détenu s'inquiètent des conditions de transfert (habitacles minuscules, sans espace pour bouger et chaleur étouffante) et des antécédents du nouvel établissement pénitentiaire "où un autre prisonnier atteint d’un cancer avec métastases avait subi les graves conséquences de la négligence médicale", dénoncées en son temps par l'association.

Qui plus est, "ce transfert éloigne Josetxo Arizkuren de sa compagne, également incarcérée à A Lama, rendant impossible la visite à laquelle ils ont droit et obligeant leurs familles à se déplacer vers deux prisons différentes, toutes les deux éloignées de 800 km du Pays Basque." Pour l'association des familles de détenus, ce transfert fait écho au récent refus de rapprochement d'un autre détenu Gorka Fraile, atteint d'un cancer.

"Nous nous demandons si ces deux cas sont la réponse des autorités espagnoles au rapport réalisé récemment par un groupe d’eurodéputés, qui exprimaient leur profonde préoccupation quant à la situation des prisonniers gravement malades, et la façon dont leur droit à la santé est violé." Une interrogation qui survient quelques jours après la prise de position d'Adeline Hazan, Contrôleure générale des lieux de privation des libertés dans l’État français, sur la dispersion et la situation des détenus malades.