Justine Giraudel

EHZ multiplie les rencontres

Dans sa recherche d'une société souveraine, le festival EHZ multiplie les rencontres.

Les organisateurs invitent à deux rendez-vous: Eztabaita gunea, le 10 juin à Cambo, et la Gay Pride, le 18 juin, à Biarritz. © Isabelle Miquelestorena
Les organisateurs invitent à deux rendez-vous: Eztabaita gunea, le 10 juin à Cambo, et la Gay Pride, le 18 juin, à Biarritz. © Isabelle Miquelestorena

Du 1er au 3 juillet prochains, Mendionde accueillera le festival EHZ. Si le rendez-vous est déjà noté dans les agendas, la programmation fourmille de conférences et d'ateliers à côté desquels il serait dommage de passer.

En 2015, le festival explorait la thématique des prisons. Cette année, les organisateurs prônent une société souveraine. Le matin du samedi 2 juillet, le cycle de conférence s'ouvrira sur une réflexion autour de la santé. Sur le thème "sommes-nous tous fous?", les festivaliers sont invités à s'interroger "sur la façon de s'organiser face à un monde capitaliste qui nous rend malade". La folie peut-elle s'analyser comme une dissidence politique ?

L'après-midi, la part belle sera faite au Kurdistan et la conférence se conjuguera au féminin. Comment s'organisent les femmes dans les guérillas, en politique ou dans le milieu associatif, suite à l'adoption du confédéralisme démocratique par la gauche ? Michelle Allison (représentante des femmes du congrès national kurde) et deux membres d'une délégation partie dans le pays à l'invitation du congrès des femmes libres (KJA), viendront partager leur expérience. Entre forces, faiblesses et perspectives.

Dimanche matin, focus sur les zadistes de Notre-Dame-des-Landes, venus prêter main forte aux organisateurs du festival. L'histoire de la ZAD, le mouvement défensif "mais surtout offensif" seront abordés : comment mettre en place une nouvelle société, solidaire et autogérée ?

Dans l'après-midi, trois collectifs du Pays Basque se réuniront pour un débat participatif. Un nouveau retour d'expériences, avec Kooperatiba eraldatzaileak, Autonomia Komunala et Lurralde Askea : de la critiques des coopératives à la réflexion sur la décroissance, l'occasion de se demander comment accéder à davantage d'autonomie et de souveraineté.

Pour sortir du seul théorique, et entrer de plein pied dans la pratique trois ateliers seront proposés. Le premier sur la "tendresse", en partenariat avec le groupe féministe de la faculté de Gasteiz. Un atelier squat. Le second sur le squatt, avec le CRA de Toulouse, de la mise en situation à la réponse aux questions juridiques. Le dernier sur la sérigraphie, avec les zadistes. Il est conseillé d'amener des fringues, des dessins et des slogans.

Côté programmation…

La programmation en arts de rue s'étoffe. En danse, avec la dernière création de la compagnie Kukai, Sorbatza, l'équilibre symbole de guerre pour construire la paix, symbole de vie pour exorciser la mort. Et la compagnie Bilaka et son Negua : une création mettant en mouvement les rites d'hiver… pour reprendre le dessus et fêter l'été. 

Côté théâtre la compagnie Ama-2 présentera son troisième projet AMA-TUR. Après les péripéties de la grossesse et de la maternité, les comédiennes s'attaqueront aux joies de la relation parents-ados. Une pièce de théâtre format de poche, pleine d'humour et de clins d'oeil. Dans Zer Duzu Amy ?, Daisy racontera son voyage à Londres suite au décès de son idole, Amy Winehouse. Deux spectacles 100 % langue basque.

Trois nouveaux concerts viendront compléter le programme : le rock-garage des Rennais de Kaviar Special, le rap euskaldun et militant de 2 Zio, et la très alternative La Yegros, venue tout droit de Buenos Aires, pour une cumbia aussi décalée qu'exubérante.

Avant le festival

Deux rendez-vous à noter : le 10 juin, le festival organise un débat ouvert, au Gaztetxe de Cambo. "Occupations et réquisitions en Pays Basque Nord : initiatives viables, efficaces, chacun-e de son côté, par l’entraide ?" Il sera suivi de la projection  du documentaire Le dernier continent. Deux ans sur la ZAD de Notre-Dame-des Landes”, sous-titré en basque, et d’un échange avec le réalisateur Vincent Lapize.

Partenaire de l'association LGBT Les bascos, EHZ invite à participer à la Gay Pride à Biarritz, samedi 18 juin. Une lutte contre les discriminations chère au festival : la brigada ubela, brigade féministe, rappelle que toute agression, sexistes, homo-lesbiano-transphobe n'ont pas lieu d'être. Un numéro de téléphone sera mis en place les 1er, 2 et 3 juillet. Ainsi qu'un "coin mauve", lieu d'accueil en cas d'agression et espace de débat et de rencontre pour aborder le thème du genre. Ouvert à toutes et à tous.

Retrouver l'ensemble de la programmation et la politique tarifaire ici. Les inscriptions sont ouvertes aux bénévoles.