Ximun Larre

Les élèves de Piarres Larzabal prennent le large

Le collège Piarres Larzabal avait lancé il y a quatre ans un projet autour du patrimoine maritime local. Le fruit de ce travail est exposé au port de Saint-Jean-de-Luz jusqu'au 22 mai et le samedi 21 mai, un spectacle conclura cette aventure humaine.

Les élèves préparent le spectacle depuis leur année de quatrième. © Piarres Larzabal
Les élèves préparent le spectacle depuis leur année de quatrième. © Piarres Larzabal

Jusqu'au 22 mai, à la Grillerie du port de Saint-Jean-de-Luz, le collège Piarres Larzabal de Ciboure organise l'exposition "Itsasoa", fruit de quatre ans de travail sur le patrimoine maritime local, en particulier le passé baleinier du port. A travers l'exemple d'un navire échoué au XVIe siècle, le San Juan, et en lien avec différentes associations, les élèves font revivre cet héritage culturel. Pour clôturer le tout, un spectacle gratuit en hommage aux pêcheurs cibouriens et luziens sera donné le 21 mai au Jai Alai de Saint-Jean-de-Luz.

Au XVI siècle les baleiniers basques ont connu leur heure de gloire, et nombre d'entre eux ont bravé les dangers de l'Atlantique Nord lors d'interminables pêches, souvent au péril de leur vie. Le San Juan construit à Pasaia en 1563 sombra lui deux ans plus tard au large des côtes canadiennes. Les  élèves ont travaillé à faire revivre cette épopée et à "se réapproprier ce passé, marqueur de notre identité ici sur la côte" comme l'explique Maritxu Larzabal, animatrice du collège et à l'initiative de la démarche, en compagnie de Ttoni Basurco, conseillère principale d'éducation.

L'épave du San Juan a été redécouverte en 1978 et en 2014, le centre culturel maritime Albaola, entame la reconstruction à l'identique et avec les techniques de l'époque de ce navire de pêche. Un des initiateurs, l'écrivain et bertsolari Jon Maia, approche le collège Larzabal et une belle aventure humaine démarre alors pour les élèves et les enseignants du collège. Pendant ces quatre ans, un groupe d'élèves a suivi la préparation des travaux et le début de leur réalisation.

Le suivi se fait dans une démarche interdisciplinaire tout à fait dans l'esprit de la nouvelle réforme du collège. Le milieu maritime, la pêche sont intégrés aux différentes matières (Histoire-géo, SVT, langues). En français, les élèves se plongent dans l'Odyssée et voyagent avec Ulysse. Et vont dans la forêt de Sakana en Navarre pour voir les arbres qui serviront à la reconstruction du navire ou visiter le port de Pasaia. Enfin ils se replongent dans des vieux bertsu d'époque pour approcher au plus près la vie à bord et ses nombreux tourments.

Les années passent et le groupe de "petits" sixième grandit. Aujourd'hui en troisième, ils exposent une série de panneaux retraçant les différentes activités accomplies. Des réalisations personnelles sont au programme également, à travers des cahiers en "3D" et une maquette de chaloupe a été élaborée avec l'association Itsas Begia. La Factorie d'Albaola qui réalise la construction du bateau présente en parallèle les panneaux "Oihanetik Itsasoara" (de la forêt à la mer, en basque) et l'Institut Culturel Basque une série de vidéos, témoignages et photos. L'exposition est ouverte tous les après-midi entre 15 heures et 19 heures jusqu'au 22 mai.

Un spectacle pour conclure

"Nous voulions finaliser ce projet avec un spectacle où les élèves seraient vraiment acteurs dans l'écriture", précise Maritxu Larzabal. A partir de la quatrième, ces derniers ont travaillé dans des ateliers musique, danse et théâtre. Le fruit de ce travail sera montré le 21 mai au Jai Alai de Saint-Jean-de-Luz. La vie des pêcheurs, celle de leurs femmes, le voyage seront abordés dans cette comédie musicale. On retrouvera aux cotés des artistes en herbe, Jon Maia, Ttikia eta handia, Unama, Tximi Txama Gazteak, H-Eden, Kartsuki, Zort'ziburko Estudiantina.

"L'adolescence n'est pas toujours une période facile et le projet a parfois été lourd à porter pour les élèves mais maintenant que nous arrivons à son terme, nous nous rendons compte de l'engouement et de la joie qu'il a suscité chez eux", conclut Maritxu Larzabal. Seul regret pour ces derniers la construction du San Juan a pris du retard et ce dernier ne reprendra vraisemblablement pas la mer avant 2018 voire 2020.