Justine Giraudel

Objectif "zéro déchet"

Mi-novembre, le syndicat Bil Ta Garbi a été reconnu "Territoire zéro déchet, zéro gaspillage". La table ronde de l'économie circulaire se met en mouvement.

Martine Bisauta et Antoine Bonsh ont lancé la démarche "Territoire zéro déchet, zéro gaspillage". © Isabelle Miquelestorena
Martine Bisauta et Antoine Bonsh ont lancé la démarche "Territoire zéro déchet, zéro gaspillage". © Isabelle Miquelestorena

Mercredi 11 février, le syndicat pour le traitement des déchets Bil Ta Garbi réunissait ses partenaires pour consacrer son label "Territoire zéro déchet, zéro gaspillage", attribué mi-novembre par le ministère de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie. Une victoire collective pour sa présidente, Martine Bisauta, entourée pour l'occasion des co-équipiers du syndicat et d'Antoine Bonsch, représentant régional de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise d'énergie (ADEME) coordinatrice.

Le syndicat couvre 202 communes en Pays Basque et en Béarn. Avec 70 % de taux de valorisation global des déchets (ménagers et assimilés) pour l'année 2015, contre 22 % en 2004, Bil Ta Garbi ferait figure de bon élève annonce M. Bisauta. Il ambitionne les 80 % de valorisation pour 2016.

En rassemblant des partenaires aussi divers que des collectivités territoriales, le Conseil de développement et le Conseil des élus du Pays Basque, des associations (Amalur, Etikadour) ou encore l'IUT Pays Basque, le syndicat souhaite se transformer en chef d'orchestre. Créer une synergie pour généraliser les pratiques essaimées sur le territoire, en se retrouvant autour de la vertu du cercle : celui de l'économie, circulaire, et celui de la "table du territoire", ronde.

La "table du territoire"

L'expression revient à Peio Olhagaray, directeur du développement économique de la Chambre du commerce et de l'industrie (CCI) du Pays Basque, et fait mouche auprès de la présidente. Selon lui, le traitement des déchets serait devenu un enjeu du monde de l'entreprise qui s'interroge : "comment fait-on de lois imposées une stratégie de développement et de croissance ?"

Car, bien que qu'issue du bon sens, l'économie circulaire ne va pas encore de soi. La stratégie envisagée par la CCI pour le monde des entreprises en illustre les différentes étapes : partir des besoins des entreprises pour trouver des solutions concrètes, pas à pas, grâce à l'effort d'apprentissage, en partageant les savoirs et en accompagnant les "mondes" (de la glisse, de l'alimentaire, du tourisme etc.).

Cinq ans pour agir

Le syndicat et ses partenaires auront cinq ans pour plancher et surtout mettre en œuvre les actions visant l'idéal du "zéro déchet" en respectant le credo écolo "penser global, agir local". Fin mai, une séance plénière rassemblera les acteurs du territoire pour lancer les premiers chantiers collaboratifs (dès le mois de juin). Lutte contre le gaspillage alimentaire, compostage, halte au tout jetable, mais aussi utilisation des matériaux recyclés dans les marchés publics ou  généralisation du tri seront au programme. Plus délicate encore, la question de la valorisation des déchets inertes et du BTP, avec l'accompagnement de la création de déchetteries dans un territoire où elles font défaut.

Le plan quinquennal prévoit des apports financiers via l'ADEME, rassure son représentant. Soutien à l'innovation, création de postes d'animateurs, bonification de 10 % des aides pour les 21 lauréats de la Région… La présidente de Bil Ta Garbi croit dur comme fer à cette armée verte et conclut avec ce message : il est possible de rendre ses lettres de noblesse à cette économie circulaire, en la sortant du placard bobo où elle est encore enfermée.