Justine Giraudel

Les scientifiques à l'abordage de Socoa

Universitaires, professionnels du nautisme et Agglomération Sud Pays Basque projettent un avenir commun sur le fort de Socoa : la Plateforme Océan.

Scientifiques, entreprises et politiques veulent faire de l'océan et de la glisse la tête de proue du développement économique de l'agglomération. © Nicolas Mollo
Scientifiques, entreprises et politiques veulent faire de l'océan et de la glisse la tête de proue du développement économique de l'agglomération. © Nicolas Mollo

En 2012, l'Agglomération Sud Pays Basque rachetait le fort de Socoa pour 700 000 euros. Il ne manquait plus qu'un projet pour investir les 2 500 m² disponibles. Elle a finalement jeté son dévolu sur un projet pour le moins ambitieux : la Plateforme Océan Expériences, un espace  transfrontalier. Se tourner vers l'océan pour faire face à l'avenir.

Vendredi 27 novembre, l'Université de Bordeaux, l'Université du Pays Basque (qui regroupe les campus de Bilbo, Gasteiz et Donostia) et l'Agglomération Sud Pays Basque ont embarqué avec enthousiasme dans le même bateau. Ils ont deux ans pour construire leur projet commun, maquettes à l'appui.

Un grand jour aussi pour le président de l'université bordelaise Manuel Tuñon de Lara, et le recteur par intérim de l'université de la Communauté autonome basque Fernando Plazaola. Tous deux ont tenu à rappeler la contribution de leur campus euro-régional au développement du territoire. Une nécessité pour peser au sein de l'Europe, ce qui aurait toutes les chances d'aboutir grâce à l'expansion côtière suscitée par la nouvelle région XXL.

Observer le vivant pour innover

Ils visent ainsi une filière d'excellence Océan/Glisse, mêlant recherche et innovation scientifiques. Quelles matières pourraient y être étudiées ? De l'écotoxicologie marine au changement climatique, les disciplines ne manqueraient pas.

Le nautisme se profile ainsi comme la clef de voûte du développement économique de l'agglomération, avec ses 5 000 emplois et ses 1,5 milliard de chiffre d'affaires annuels sur le Sud Pays Basque, selon l'agglomération.

"Je suis un homme heureux aujourd'hui", a tenu à exprimer le président du cluster EuroSIMA, Frédéric Basse, lui aussi partenaire du futur espace universitaire. Selon lui, il n'y aurait pas de lieu plus idéal pour l'implanter que "face à la vague Belharra".

EuroSIMA rassemble aujourd'hui plus de cent entreprises (dont de grandes majors, comme DC Shoes, Patagonia, Decathlon, Roxy, Volcom, Billabong ou Quiksilver), et une soixantaine d'associations… Le cluster est engagé depuis plusieurs années avec l'agglomération. Selon lui, la Plateforme Océan permettrait aux jeunes entrepreneurs "de se sentir en confiance", et de renforcer la compétitivité de la glisse européenne face aux Américains ou aux Australiens.

Les pièces s'assemblent

Autre pièce du puzzle : le 17 mars dernier, la stratégie Ocean Experiences présentait les projets de living lab, "pour offrir aux entreprises l'environnement et les utilisateurs pour tester les nouveaux produits" (Hendaye) et de halle créative, "pour offrir aux entreprises un lieu de rencontre, d'échange où peuvent naître les interactions, les collaborations" (Saint-Jean-de-Luz). Une dynamique à laquelle participe aussi le cluster.

Comment le futur espace redessinera-t-il le fort ? L'heure n'est pas encore à la question immobilière, expliquent Manuel de Lara et Peyuco Duhart. Un chiffre est tout de même dévoilé : la première réfection du fort devrait s'élever à 800 000 euros.