Bénédicte Saint-André

Un premier avis favorable à la Communauté Pays Basque

La majorité des communes représentant plus de la moitié de la population a d'ores et déjà voté "oui" à la Communauté Pays Basque. Ces deux conditions devront à nouveau être réunies lors du vote définitif au printemps. Vianney Cier, coordonnateur de la campagne Ici et Maintenant procède au bilan d'étape.

Situation des votes dans les conseils municipaux le 30 décembre. ©Ici et maintenant
Situation des votes dans les conseils municipaux le 30 décembre. ©Ici et maintenant

Un premier pas en faveur de la Communauté Pays Basque vient d'être franchi. Une majorité des 158 communes basques (102 pour, 41 contre), comptant une majorité d'habitants du territoire, a rendu un avis favorable. Pour Vianney Cier, du collectif citoyen Ici et Maintenant, ce vote majoritaire traduit une volonté citoyenne et dessine des perspectives pour demain.

Les voix de l'avis consultatif ne sont pour autant pas définitives. Dans un camp comme dans l'autre, les réserves annoncées peuvent faire bouger les lignes au printemps, au regard des choix et des solutions dégagés dans les ateliers de travail. "Et de la communauté des citoyens, qui est une constante de 225 ans", pointe Vianney Cier.

Selon lui et le collectif de quarante citoyens qu'il dit représenter, c'est le moment, le "hic et nunc" donc de la Communauté Pays Basque. Préférant volontairement ne pas retenir le sigle EPCI, qui finit en "épicerie" dans les correcteurs d'orthographe, il explique que "le préfet n'a fait que valider le territoire vécu. Une institution unique pour une identité multiple et fractale qui ne rompt pas ses liens avec le Seignanx".

"Nous souhaitons également que les territoires périphériques ne soient pas les oubliés de cette intercommunalité, qui devrait être un facteur de développement harmonieux entre la côte et l'intérieur, les zones de montagne et de piémont, les plaines, l'agglomération capitale ainsi que le pays Xarnegu, à la jonction entre les cultures gasconnes et basques, qui font partie intégrante de notre territoire commun", précise-t-il.

Suffrage universel

A ce titre, la réflexion du collectif intègre le calendrier préfectoral sans en partager l'issue. "Après le vote, tout sera à construire". Les citoyens seraient d'autant plus importants qu'ils donneraient une légitimité aux parlementaires pour traiter la question du suffrage universel.

Interrogé sur une éventuelle redondance avec la campagne de Batera ou encore le Conseil de développement, Vianney Cier préfère parler d'approche complémentaire. "Beaucoup de membres de Batera appartiennent également à notre collectif. A Ici (initiative citoyenne pour l'intercommunalité), nous travaillons surtout sur les zones de réticences telles Amikuze ou l'Acba". Des zones qui, selon le cordonnateur, ont des arguments opposés mais répondant à la même symétrie, celle de leur futur poids. Les quatre maires de l'Acba semblant dire de surcroît : Tout ce qui est à moi est à moi. Tout ce qui est à toi est à négocier", s'amuse-t-il.

Ecologie et énergétique

Le collectif souhaite également traiter d'avantage la question urbaine, par les prismes de l'habitat écologique, de l'autonomie énergétique, alimentaire : "le Pays Basque Sud a su inventer une forme de relocalisation des activités de production à travers les clusters indépendants. Le Pays Basque Nord va devoir lui aussi s'inventer, la Communauté Pays Basque lui permettant de relever ce défi".

Il mène en ce sens un long travail d'enquête, relevant les problématiques communes et transversales : eau, agriculture et mettant en avant les initiatives "des gens ordinaires qui font des choses extraordinaires". Des initiatives sur fond de réciprocité côte-intérieur qui seront les solutions de demain face "aux 70000 habitants supplémentaires attendus dans les 15 ans sur le périmètre des deux SCoT (schéma de cohérence territoriale) Bayonne/Seignanx et Sud Pays Basque".

Un collectif  pour l'instant bien mystérieux, aux faux airs de Daft Punk de la Communauté Pays Basque "dont les visages seront dévoilés en décembre" confie Vianney Cier, mêlant culture du buzz et temps de réflexion. "Le premier avis n'est pas encore finalisé. Saint-Jean-de-Luz a par exemple donné un élan supplémentaire au oui vendredi. Il faut être attentif jusqu'au bout". Le vote se clôture mardi 1er décembre avec Bassusarry.