Une semaine après les attentats meurtriers de Paris, la campagne des élections régionales est repartie. Au grand dam de l'occitaniste David Grosclaude, tête de liste départementale de la nouvelle vague citoyenne, venu accompagné de Joseph Boussion (le Bayonnais a été choisi comme tête de liste régionale, au côté de Marie Bové) et de Mathieu Accoh.

Pour le conseiller régional sortant, le report du scrutin (maintenu les 6 et 13 décembre prochains) "aurait été plus sage", et n'aurait pas signifié une défaite de la démocratie. Mais plutôt une démocratie parvenant à établir un dialogue avec ses citoyens. Des électeurs à ce jour peu enclins à s'intéresser à des élections qui, déjà, en 2010, parvenaient difficilement à mobiliser une personne sur deux.

Dans un tel contexte, l'exercice semble difficile. Mais il faut bien se lancer. Le pari est grand pour ces candidats, désignés par le vote des signataires de la Vague Citoyenne, lancée en juillet 2015. "Une image réduite de la société", affirment-ils, issus du monde associatif, des syndicats… mais aussi de certains politiques, à la gauche de la gauche.

Joseph Boussion a quitté Nouvelle Donne (il y assumait la fonction de porte-parole pour l'ensemble de l'Hexagone depuis le mois de février), Mathieu Accoh conduisait la liste Front de Gauche/Europe Ecologie les Verts pour les dernières élections municipales biarrotes et David Grosclaude était ancienne tête de liste départementale en 2010 et portait la coalition de Régions et Peuples Solidaires, avec Europe Ecologie Les Verts.

Des citoyens (presque) comme les autres, fermement opposés au cumul des mandats, et résolus à faire de la participation citoyenne le fil rouge de leur organisation interne. La dynamique les conduit à faire cavaliers seuls. "Nous avons tendu des mains", affirment-ils, soldées par des fins de non-recevoir.

Ils estiment leurs initiatives à rebours "des vieilles habitudes qui perdurent dans certains partis". Est-ce à dire qu'il n'y aura pas d'alliance au second tour ? Le choix sera fait en temps et en heure par un groupe de citoyens signataires, et ne reposera pas entre leurs mains.

Le programme pour "faire ensemble"

Comment envisagent-ils cette macro-région, aux antipodes de leur démarche de proximité ? Ils souhaitent "déconcentrer" le pouvoir, expliquent-ils, par la mise en place d'outils nouveaux, au plus près des territoires. Et "aller plus loin".

Entres autres, au programme : un budget participatif de dix millions d'euros "à la disposition de projets émanant des citoyens et de leur propre organisation". Ou encore l'expérimentation de la délégation de compétences régionales à un future EPCI Pays Basque et la relocalisation des emplois.

Les questions écologiques liées à l'agriculture et la pêche, les chaînes locales de production, sont présentées comme prioritaires. Côté culture, David Grosclaude déplore l'absence de chaînes de télévisions publiques "sur la plus grande région" de l’État français, où se côtoieront bientôt "euskara, occitan et poitevin-saintongeais".