Béatrice molle haran

Procès des “mille vaches” : la cour d’appel juge les “Neuf de la Conf” coupables mais avec sursis

 Le 17 juin dernier, neuf paysans et militants ont comparu pour refus de prélèvement ADN, dégradation sur biens d’autrui, recel et vol.

Jim Murple Memorial en concert de soutien lors du procès en appel des militants de la Confédération paysanne à Amiens le 17 juin 2015.
Jim Murple Memorial en concert de soutien lors du procès en appel des militants de la Confédération paysanne à Amiens le 17 juin 2015.

"Les peines sont moins lourdes. C’est un signe d’apaisement même si l'on demandait la relaxe", explique Me Peyrard, avocate des prévenus. Le 17 juin 2015, neuf paysans et militants de la Confédération paysanne ont comparu pour refus de prélèvement ADN, dégradation sur biens d’autrui, recel et vol. Selon l’accusation, les faits se seraient produits lors d’une action de démontage à la ferme-usine "des mille vaches" (département de la Somme) en mai 2014.

Aujourd’hui la cour d’appel d’Amiens a confirmé la culpabilité des “Neuf de la Conf”,  mais elle commue leur peine de prison en amende avec sursis pour six d’entre eux, les trois autres accusés de refus de prélèvement d'ADN étant dispensés de peines. Les amendes avec sursis vont de 1 500 à 5 000 euros."Cette remise en cause du procès en première instance est importante. Cependant, ce sont toujours neuf lanceurs d'alerte qui sont condamnés."

"Face à cela, depuis trois mois, il est établi que Michel Ramery est dans une totale illégalité (avec près de 800 vaches au lieu de 500 autorisées à ce jour). Les fermes-usines sont donc loin d'être condamnées, alors qu'elles sont le fer de lance d'une dérive qui a conduit à la crise actuelle. "L'actualité prouve que l'action de la Confédération paysanne était non seulement légitime mais que l'alerte que nous avons lancée aurait dû être entendue. Notre mobilisation face à l'industrialisation de l'agriculture ne faiblira pas !" explique la Confédération paysanne.

Par ailleurs ce jugement pourrait ouvrir le droit à des dommages et intérêts pour la ferme "des mille vaches". C'est l'opinion de Mikel Hiribarren secrétaire général de la Confédération paysanne et membre d'ELB : "nous nous demandons si il n'y a pas une volonté de nous étouffer financièrement. En revanche le fait que les peines aient été allégées indique qu'il y avait une légitimité à faire cette action. Même si le tribunal dans sa légalité a voulu garder un certain niveau de peines."