Justine Giraudel

Logement : Soliha Pays basque est contrainte de licencier

Au moment où le PACT-HD Pays Basque change de nom et devient Soliha Pays Basque, l'association subit une nouvelle baisse de subventions pour ses missions d'action sociale. Elle demande à l’État de pérenniser l'accompagnement des personnes les plus vulnérables.

Depuis juin derier, Christian Iputcha est le nouveau président de Soliha Pays Basque. © Isabelle Miquelestorena
Depuis juin derier, Christian Iputcha est le nouveau président de Soliha Pays Basque. © Isabelle Miquelestorena

En matière de logement, certaines choses sont visibles, d'autres moins. Selon Christian Iputcha, président de Soliha Pays-Basque (Solidaires pour l'Habitat, anciennement PACT-HD Pays Basque), la construction de logement d'habitat social serait "en bonne voie". Mais les financements pour l'accompagnement des personnes les plus éloignées du logement se réduisent. La baisse continue des subventions de l’État a conduit à l'abandon d'un poste et demi de travailleurs sociaux, explique le directeur, Benoît Caussade.

En juin dernier, après plusieurs années de baisse consécutive, l’association a touché 80 000 euros de subventions pour ses missions d'action sociale (150 000 en 2014). Le déficit s'est creusé, atteignant les 100 000 euros. Il a été compensé par d'autres services pour maintenir l'équilibre financier de la structure. "Mais nous avons dû procéder au licenciement d'un poste et demi de conseiller en économie sociale et familiale (CESF)", explique le directeur. "Nous avons dû nous adapter pour que la structure continue à exister et rende ses services", poursuit pour sa part le président.

"Mais si les financements diminuent, la demande d'accompagnement ne cesse d'augmenter". Cette réalité s'étendrait à l'ensemble de l'Hexagone, et serait liée à un dysfonctionnement de l'"accompagnement vers et dans le logement" (ADVL), une aide distribuée par l’État pour pallier ses carences en matière de DALO (Droit au logement opposable). "Nous continuons à batailler avec les fédérations pour réactiver ces financements, explique le directeur. Et au niveau local, nous voudrions les sécuriser, pour plus de lisibilité, par le biais de conventions signées pour trois ans."

L'aide à la pierre ne suffit pas

L'accompagnement des personnes vulnérables est une mission croissante de l'association, et la réponse à un besoin prégnant face aux tensions immobilières du Pays Basque. Car l'"aide à la pierre", (la construction, la réhabilitation) ne constitue pas le seul levier pour répondre aux problèmes de logement, insiste Christian Iputcha. "L'aide à la personne" doit la compléter. Et ce, sur l'ensemble du Pays Basque. "Il existe des besoins sur le littoral et en dehors." En novembre dernier, l'Office 64 inaugurait la résidence Garicoïts Enia, à Saint-Palais. Sur les neuf nouveaux appartements, six logements d'urgence sont gérés par Soliha Pays Basque.

L'association dispose d'un budget global annuel de six millions d'euros, et compte soixante salariés "regroupant une dizaine de métiers dédiés aux personnes en difficulté et au développement du logement à loyer modéré". Vingt d'entre eux sont dévolus aux missions d'action sociale de l'association : "favoriser l'accès et le maintien au logement des plus démunis". En 2014, ils ont accompagné 530 ménages parmi les plus fragiles dans le domaine du logement, en ont relogé 220, ont effectué 150 visites techniques et 900 interventions juridiques. L'association dispose aussi de 140 appartements dédiés à la sous-location.

Un développement nécessaire pour répondre aux besoins du terrain, expliquent le président et le directeur. "95 % des demandes du département pour le DALO sont effectuées sur la côte basque (…) 8 à 10 000 personnes n'arrivent pas à se loger". L'association possède une antenne à Mauléon, et une nouvelle verra le jour à l'automne prochain, sur la commune de Saint-Jean-Pied-de-Port.