Justine Giraudel

La Rock School débarque à Bayonne

L'association la Locomotive ouvre sa Rock School, le 14 septembre prochain, à Tarnos et à Bayonne. Un nouvel outil et une nouvelle étape pour le réseau des musiques actuelles de la côte basque.

L'association compte actuellement 160 adhérents et en espère 250 pour cette nouvelle saison. © Isabelle MIQUELESTORENA
L'association compte actuellement 160 adhérents et en espère 250 pour cette nouvelle saison. © Isabelle MIQUELESTORENA

La rentrée de la Locomotive s'annonce agitée: le 14 septembre prochain, elle ouvre sa Rock School à Bayonne et à Tarnos. Son objectif ? "Permettre à tout un chacun l'accès à la pratique musicale". Le projet s'inscrit dans le réseau des musiques actuelles de la côte basque chez qui "la mutualisation est innée", estime Daniel Rodriguez, directeur de l'association.

"Cela fait au moins vingt ans que Bayonne devrait être doté de ce type de structure", s'étonne le directeur. L'association est aujourd'hui basée à Tarnos, mais il rappelle que 50 % de ses adhérents sont Bayonnais. "Il y a aujourd'hui une véritable volonté municipale, mais qui prend du temps". Dans quelques jours, la Rock School ouvrira ses portes dans les Landes (espace Nelson Mandela et Eglise des Forges) et au Pays Basque (dans les remparts de Mousserolles, au-dessus du Magnéto, l'atypique salle de concert du collectif des 4 Fantastiks).

En janvier, l'association proposait à la Mairie de Bayonne de lancer une étude de faisabilité sur la création d'une Rock School dans la commune. Les besoins mis en lumière, le projet a été validé en juin. La Ville met à la disposition de la Locomotive un espace de 100 mètres carrés consacré aux cours et à la location de salles de répétition. Les services techniques et l'association ont un peu plus de deux semaines pour effectuer les travaux nécessaires à l'accueil des élèves.

Le concept de Rock School est né à Bordeaux. "C'est devenu un réseau de structures, pour la plupart associatives, qui partagent la même philosophie ancrée dans l'éducation populaire." En Aquitaine, à Québec ou encore à Gasteiz (Hell Dorado) ces écoles développent "un apprentissage ludique", mettant l'accent sur la rencontre entre les musiciens amateurs. "On s'en fout de la performance".

Pas d'obligation de solfège pour les élèves, pas de limite d'âge pour apprendre. Quatre enseignants musiciens professionnels et diplômés accompagneront débutants et confirmés dans leur pratique de la guitare, du clavier, de la batterie et du chant. "La base" des musiques actuelles (pop, rock, funk, hip-hop, electro...). Grâce à l'apprentissage d'un répertoire commun, les élèves pourront vivre l'expérience de groupes de musique, accéder à la scène et compléter leur formation par des master class et autres stages. L'association a déjà prévu des renforts d'enseignants si la demande venait à augmenter.

Les musiques actuelles, une histoire de réseau

L'offre complète celle de la Rock Eskola de l'Atabal, à Biarritz, et de Lanetik Egina, à Hendaye, (avec qui la Locomotive travaille en lien étroit) et vient tenter de combler le vide laissé par la disparition de l'association bayonnaise Ebaki, il y a une dizaine d'années. "Ce n'est pas nouveau, nous n'inventons rien. Nous travaillons ensemble sur ce projet depuis deux ans", explique le directeur. Pas de concurrence, la demande est suffisamment importante sur la côte basque, estime-t-il. Et les structures se partagent les enseignants, "ce qui nous permettra de monter des projets communs".

La mutualisation et le "réseautage" seraient innés pour les musiques actuelles. "Dans l'histoire de la culture, les soutiens à ces pratiques sont assez récents. Pour pouvoir exister, avancer dans tes projets, tu es obligé de faire avec les autres." Ce que les 4 Fantastiks ont bien compris. Depuis plusieurs années la Loco, la Souche Rock, le Microscope et l'Oreille Attentive travaillent à la création d'un pôle de musiques actuelles à Bayonne.

Pratiques amateurs, scène locale et labels indépendants

"Aujourd'hui, nous avons le Magnéto, qui est une salle 'de bricolage'. A terme, nous souhaiterions avoir un véritable espace de diffusion", où les quatre associations mutualiseront certains projets, en gardant chacune leur spécificité. Une salle qui ne cherchera pas à attirer les foules grâce à de grosses têtes d'affiches, mais pérennisera la ligne actuelle du Magnéto : pratiques amateurs, groupes en développement, scène locale et labels indépendants. Et qui pourra aussi proposer des résidences et un studio d'enregistrement dédié à la formation. Et où l'implanter ? "En coeur de ville, pour faciliter l'accès et garder une certaine ambiance, un cadre de vie atypique".

Mais l'heure est aujourd'hui au recrutement des élèves : une cinquantaine d'entre eux se sont déjà pré-inscrits sur le site, la Loco espèrent en accueillir entre 60 et 80. Le tarif est de 330 euros à l'année, pour une séance de cours collectifs hebdomadaire (de cinquante minutes), hors vacances scolaires.

Plus d'informations sur l'association.