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Tsipras démissionne

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras remet en jeu son mandat: jeudi 2à août, il a publiquement annoncé sa démission après l'avoir présenté au président de la République, Prokopis Pavlópulos. La première étape d'une procédure complexe pour la tenue d'élections anticipées, aux alentours du 20 septembre.

Alexis Tsipras, pendant son intervention télévisée.
Alexis Tsipras, pendant son intervention télévisée.

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a annoncé sa démission jeudi : une décision attendue depuis qu'il a perdu sa majorité, en acceptant le troisième plan d'aides au pays. Il demande aux grecs de décider "qui va diriger le peuple dans l'avenir", au cours d'élections anticipées. Bien qu'aucune date n'a été confirmée, des bruits circulent : la journée électorale se déroulerait le 20 septembre.

Lors de son intervention télévisée, Tsipras a reconnu que l'accord trouvé avec les créanciers n'est ni le meilleur, ni celui qu'il souhaitait. Cependant, il a souligné qu'il avait débouché sur certaines réussites, comme la restructuration de la dette. "Nous sommes parvenus à un accord bien moins dur que celui souhaité par les créanciers, au départ. J'ai la conscience tranquille et suis fier du combat que j'ai mené".


"Je sais que nous n'avons pas obtenu tout ce que nous avions promis au peuple grec, mais nous avons sauvé le pays" a-t-il ajouté, avant de souligner que "maintenant, le peuple décidera si nous avons bien ou mal mené les négociations."

Selon la procédure constitutionnelle, une fois sa démission présentée à Pavlópulos, ce dernier lui donnera mandat pour former un nouveau gouvernement, en l'espace de trois jours. Tsipras pourra aussi choisir de rendre immédiatement ce mandat au président.

Dans ce cas,  Pavlópulos chargera le président du principal parti d'opposition (Nueva Democracia, conservateur) de la formation du gouvernement. Et s'il essuyait un nouvel échec, le troisième leader à recevoir le mandat serait le parti néonazi Aube Dorée. Si ce dernier ne parvenait pas à former un gouvernement, les leaders politiques seraient convoqués pour explorer la possibilité de constituer un gouvernement de vaste coalition.

Si ce scénario ne devait pas non plus aboutir [option probable, selon le Monde ndlr.], un gouvernement transitoire serait formé. Il aurait pour seul objectif l'organisation des élections anticipées, dans un délai maximal de trente jours. Le premier ministre de ce Gouvernement doit alors être un des président des trois Cours suprêmes de Grèce. 

Nouvelle Démocratie essaiera de former un gouvernement afin d'éviter les élections anticipées

Le leader de Nouvelle Démocratie,  Vangelis Meimarakis, a annoncé qu'il essaiera de former un gouvernement avec d'autres partis, écartant ainsi l'option d'élections anticipées voulue par le premier ministre, Alexis Tsipras.

"Nous allons explorer toutes les options, pour veiller à ce que les élections soient la dernière option et non la première, comme le souhaite Tsipra" a déclaré le leader du principal parti d'opposition en une conférence de presse. Le dirigeant conservateur a estimé que la décision de Tsipras de convoquer des élections anticipées est "malhonnête" pour les pays de la zone euro, qui ont accordé un troisième prêt d'une valeur de 86 milliards d'euros en échange de l'application d'une série de réforme par le gouvernement grec.

Ainsi, il a annoncé qu'il assumerait le mandat populaire auquel Tsipras a renoncé, pour tenter de former un gouvernement qui éviterait la tenue d'élections anticipées. Meimarakis a annoncé qu'il se réunira avec les leaders du Pasok et de To Potami, et qu'il consultera les dirigeants de Nouvelle Démocratie pour déterminer s'il le fera aussi avec les néonazis d'Aube Dorée.

Et, même en cas d'échec, il a remis en cause la tenue d'élections anticipées le 20 septembre car, selon ses dires, d'autres partis essaieront d'assumer le leadership des négociations pour former un gouvernement. Et chacun bénéficiera d'un délai de trois jours.

Traductions de NAIZ