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Mateo et Lekunberri libérés, manifestation samedi à Garazi

Plus de 600 personnes se sont rassemblées à Ossès pour dénoncer les opérations policières du 7 et 9 juillet. Un appel a été lancé pour manifester samedi prochain contre la répression et pour la résolution du conflit au Pays Basque.

Le juge a décidé ce soir de libérer Jeff Mateo et Terexa Lekunberri. (Isabelle Miquelestorena)
Le juge a décidé ce soir de libérer Jeff Mateo et Terexa Lekunberri. (Isabelle Miquelestorena)

Le 11 juillet, Jeff Mateo et Terexa Lekunberri, propriétaires de la maison dans laquelle les deux militants de l'ETA ont été arrêtés, ont été laissés en liberté, sous contrôle judiciaire. Le juge d'instruction a ordonné le placement sous écrou de Grazi Etchebehere, mais le juge des libertés et de la détention l'a laissée libre sous contrôle judiciaire. Quant à Iñaki Reta et Xabier Goienetxea, ils ont été envoyés à la prison de, respectivement, Fleury et Fresnes.

Quelques heures plus tôt, plus de 600 personnes étaient rassemblées à Ossès pour dénoncer les deux opérations policières survenues dans la commune les 7 et 9 juillet derniers. Au milieu des manifestants, une banderole était déployée : "Non à la répression, oui à la résolution". Un appel a été lancé à participer massivement à une manifestation le samedi 18 juillet, dans les rues de Saint-Jean-Pied-de-Port, à 17 heures.

 
Des habitants de la commune et de villages voisins ont pris la parole durant cette conférence pour apporter leur lecture des derniers évènements d'Ossès. L'opération policière survenue dans un contexte de processus de paix a d'abord été dénoncée. Antton Seychal et Elorri Ayçaguer ont rappelé l'engagement pris par ETA pour mener à bout le processus de désarmement, et ont exigé que la France prenne ses responsabilités en vue de la résolution du conflit. Pour cela, les deux porte-paroles ont demandé à l'Etat français qu'il cesse d'agir en fonction des attentes du gouvernement Espagnol.
 
D'autre part, la violence dont a fait preuve la police la nuit du 7 au 8 juillet a été qualifiée de "démesurée, incompréhensible et inacceptable". Lors de la conférence de presse, le journaliste de la radio Irulegiko Irratia Jojo Bidart, présent lors de cette soirée du 7 juillet, a apporté son témoignage. "Les gens se sont dispersés avec la peur. La police agissait avec beaucoup de violence. Je me suis approché et me suis placé en face d'un policier qui me regardait avec son arme. J'avais en main uniquement ma sacoche de la radio. Et il a tiré." L'utilisation des flash-balls est jugée très dangeureuse selon la Commission nationale de déontologie et de sécurité qui préconise la non utilisation de ces armes, en particulier lorsque les personnes sont proche. J. Bidart a annoncé qu'il porterait plainte contre ces faits en tant que journaliste, et que d'autres blessés en feraient de même.
 
Les représentants de la société civile ont aussi apporté leur soutien aux cinq personnes interpellées à Ossès et amenées à Paris. Ils ont exigé leur libération immédiate.