Justine Giraudel

Intercommunalité : le maire de Biarritz s’explique

Le maire de Biarritz, Michel Veunac, ne se déclare pas hostile à une intercommunalité unique au Pays Basque, mais en déplore le calendrier et la méthodologie.

Le maire de Biarritz a suivi de près le dossier d'une intercommunalité unique au Pays Basque.
Le maire de Biarritz a suivi de près le dossier d'une intercommunalité unique au Pays Basque.

Signataire de la lettre des quatre maires de l'agglomération bayonnaise, rédigée suite à la validation par le Conseil des élus d'une nouvelle feuille de route sur l'avenir du Pays Basque, le Biarrot Michel Veunac souhaite contrer ce qu'il considère relever d'une méprise : il ne se déclare pas du tout hostile à l'idée d'une intercommunalité unique au Pays Basque, mais demande "que cette proposition soit étudiée et approfondie".

"Je suis un partisan résolu, convaincu et ancien de la nécessité pour le Pays Basque de se doter d'une institution, d'une collectivité à l'échelle du territoire" explique le vice-président du Biltzar. Sa prise de position serait une sorte de mise en garde : "Parce qu'il ne faut pas se ruer sur cette proposition. Elle me semble mériter mieux qu'une réaction à chaud. Il faut que nous discutions, que nous réfléchissions" explique-t-il, rappelant qu'il a participé aux groupes de travail sur l'EPCI.

Selon lui, la méthodologie et le calendrier présentés au cours de l'assemblée générale extraordinaire du 1er juillet, en se centrant sur le seul scénario d'une intercommunalité unique, partiraient d'un à priori. Ce qui, de son point de vue, pourrait conduire à une impasse. "Pour arriver positivement à une solution intégrée, à laquelle je crois, il y a probablement plusieurs chemins. Et notamment des chemins passant par d'épisodiques situations de fédération. C'est possible, je n'en sais rien, mais prenons le bon chemin pour arriver à la bonne solution."

Dans son discours, il associe deux dynamiques : le temps de la réflexion collective des élus et la nécessité de "précis[er] le calendrier, [se] mettr[e] au travail, ainsi que les directeurs généraux de [leurs] services". Une démarche présentée comme compatible avec le calendrier annoncé : "Mais ce calendrier, est-ce qu'il ne va pas bouger ? Ce ne serait pas le premier qu'on verrait se modifier", interroge l'élu.

Il se défend face aux réactions de la plateforme citoyenne Batera, suite à la lettre envoyée avec les maires d'Anglet, Bidart et Boucau. Les membres s'interrogeaient sur "une vision localiste et égoïste des cités du littoral", ce que le Biarrot conteste, rappelant sa fervente défense d'une Collectivité spécifique. "Je sais très bien que l'organisation institutionnelle de Pays Basque devra justement concerner toute la territorialité, et que ceux qui sont puissants devront aider ceux qui sont faibles. Ce territoire est un tout, avec ses richesses nombreuses et variées et nous trouverons des solutions dans notre unité."

En parlant de "monstre institutionnel", la lettre rédigée ne laissait pourtant pas présager un regard positif sur l'intercommunalité. S'il ne s'attribue pas la paternité du terme, il ajoute "franchement reconnaissez que ce n'est pas simple. Il y a plusieurs niveaux, des strates institutionnelles… Cette impression de complexité sur le plan de l'organisation, je pense que tout le monde le ressent. Et justement, il faut nous expliquer sur la façon de dominer et organiser cette complexité. Ce qui demande du temps."