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EHZ, un festival taillé sur mesure

Euskal Herria Zuzenean a réaménagé son site. Un site moins étalé qui a offert une ambiance chaleureuse à cette 20e édition.

Les festivaliers se sont restaurés avec des produits locaux et fermiers. © Bob EDME
Les festivaliers se sont restaurés avec des produits locaux et fermiers. © Bob EDME

A l'ombre d'un palmier des enfants font des bulles géantes ou jouent au twister. D'autres découvrent la vie mystérieuse des oiseaux, un atelier organisé par l'association Hegalaldia. Un peu plus tard, contre les murs du châteaux de Garroa, l'heure est aux accrobaties avec l'association Oreka. Les grands, eux, écoutent la "bataille" de bertsu (bertsu batle), pour ceux qui ne sont pas étendus sous un arbre à siroter une boisson fermentée. Ils attendent sans doute les concerts du soir, celui de Berri Txarrak, Anestesia ou Joseba Lenoir Gang.

Euskal Herria Zuzenean est revenu pour la troisième année consécutive à Mendionde, dans un site réduit et réaménagé, dans lequel tout semble trouver sa place. La grande estrade et la grande buvette ont été placées l'une en face de l'autre. Entre elles, un espace : la scène des festivaliers. Pour les rafraîchir, régulièrement, les organisateurs les arrosent d'un jet d'eau.

Le vendredi, le champ ne s'est pas rempli, mais le plus gros reste à venir. Les concerts de Berri Txarrak et d'Anestesia devraient attirer les habitués de la scène basque. A l'occasion des 20 ans du festival, en plus, la soirée devrait réserver des surprises. La célébration principale est prévue le dimanche, à 13 heures, juste avant le traditionnel zikiro. Elle sera diffusée en direct par MEDIABASK, et réalisée par Kanaldude.

Loin des décibels, se trouve Xerrenda, une salle de conférence improvisée avec des fauteuils réalisés avec des palettes et quelques canapés. Sur les murs décrépis, des slogans. Au centre, ont pris place l'écrivain Txomin Peillen et le sociologue Saïd Bouamama, ce matin, samedi 4 juillet. EHZ les a réunis pour parler de "la décolonisation des esprits de l'Afrique au Pays Basque". Le premier s'est retrouvé en Algérie dans les années 60 pour effectuer le service militaire. Le second a fondé et anime, entre autres, le Front uni des immigrations et des quartiers populaires.

Face à un public jeune, il a voulu transmettre "le capital de savoir populaire", méconnu, selon lui. Citant de nombreuses références telles que Frantz Fanon, Aimé Césaire et Ben Barka, il a expliqué comment la décolonisation est un processus qui demande une prise de conscience dans tous les domaines dans lesquels se développe l'assujettissement. Surtout dans les esprits. De la même manière que la résistence peut prendre "des formes multiples". Et de conclure : "La question est d'utiliser toutes ces formes de résistence pour créer un rapport de force".