En trois semaines, le groupe d'opposition Ziburu Bizi a récolté plus de mille signatures en faveur de la taxation des résidences secondaires, soit 20% de l'électorat. Qu'en pensez-vous ?

Guy Poulou : C'est leur 21% des élections. Il y a aussi des gens qui ne sont pas contents de voir leurs impôts augmenter de 2,9% alors que nous aurions pu l'éviter en taxant de 20% de plus les résidences secondaires.

Pourquoi ne pas l'avoir fait ?

G. P. : D'abord, je ne veux pas faire deux catégories de Cibouriens : ceux qui n'habitent pas à Ciboure à l'année et ceux qui habitent à l'année. Je trouve cela normal, la plupart du temps ceux qui n'habitent pas à l'année sont des gens qui ont des biens qui leur viennent de leurs parents ou acquis pour préparer leur retraite. Il y a aussi des Cibouriens obligés d'aller travailler ailleurs qui louent leur bien. Je trouve malsain de faire une catégorie "ceux qui payent plus" et "ceux qui payent normalement", pour moi ce sont tous des Cibouriens. 

Cette taxe était une possibilité proposée aux communes devant la suppression des allocations données par l'Etat, la dotation globale de fonctionnement ou d'équipement. Comme tout a été diminué l'Etat a trouvé cette solution pour se rattraper sur les résidences secondaires. Nous n'avons pas souhaité faire cela. Nous avons fait des économies sur nos budgets, baisser les subventions et indemnités des élus... Et nous n'avons augmenté nos impôts que de 2,9% pour tout le monde.

Les autres communes l'ont fait [taxation des résidences secondaires, ndlr.] par soucis de facilité. Bidart par exemple a taxé les résidences secondaires et augmenté les impôts de 5%.

La campagne de récolte de signatures devrait durer jusqu'en décembre. Si la pétition devient conséquente, tiendrez-vous compte lors du vote du budget 2016, de la volonté de certains cibouriens ?

G. P. : Non. Je tiendrais compte du fait que la mesure sera obligatoire ou pas. C'est une opération pour faire du bruit, un argument éléctoral. 

D'après Ziburu Bizi, il y aurait à peu près un logement par Cibourien. Qu'en dites-vous ?

G. P. : Ce n'est pas très loin de la vérité. Il y a 1,2 ou 1,3 Cibourien pour un logement. Nous sommes dans la moyenne. Plusieurs phénomènes jouent là-dessus : les personnes isolées et aussi les mœurs actuelles (divorces, familles recomposées...). Ce chiffre n'est pas surprenant.