Kattin Chilibolost

Un nouveau médecin à la maison de santé de Baigorri

L'ancienne gare de Baigorri est devenue la maison de santé pluridisciplinaire. Bien que le problème de la désertification médicale reste présente, la maison a accueilli un nouveau médecin.

Une des caractéristiques principales de la maison de santé de Baigorri est la pluridisciplinarité. © Isabelle MIQUELESTORENA
Une des caractéristiques principales de la maison de santé de Baigorri est la pluridisciplinarité. © Isabelle MIQUELESTORENA

Les habitants de Baigorri et des alentours disposent d’un service de santé de proximité. Longtemps désaffecté de toute fonction, les locaux de la gare de Baigorri sont aujourd’hui rénovés et font office de maison de santé pluridisciplinaire. Une vingtaine de professionnels de santé y travaillent. Un nouveau médecin s’est aussi joint à l’équipe : le Dr Arnaud Labat.

L'équipe également composée de sept infirmiers, deux kinésithérapeutes, un ostéopathe, une orthoptiste, une dentiste, un ergothérapeute, une podologue, une sage femme et deux pédiatres a un lieu de travail commun. Leur but : offrir à proximité des soins de premier recours ainsi que des soins en permanence. Leur vision de la médecine intègre l’éducation et la prévention. "Quand la maladie arrive c’est déjà un peu tard", constate Argitxu, kinésithérapeute. Avec son collègue, ils veulent offrir un service de soin, pour éviter la maladie.

Une des caractéristiques principales de la maison de santé est la pluridisciplinarité. "Je soignais un enfant pour des difficultés en lecture", raconte une des orthophonistes, "puis il a pris rendez-vous avec l’orthoptiste". Un ou deux mètres séparent les boxes des deux collègues. Cela leur permet de faire le suivi de santé en commun, ou du moins, de manière complémentaire de l’enfant. Les professionnels de santé constatent également le confort pour les patients, qui n’auraient plus à se déplacer à un lieu différent pour chaque type de soin.

La désertification médicale

"C’est bien, mais on est toujours à la limite de la désertification médicale", précise la kinésithérapeute. "Il nous faudrait au moins un médecin de plus à la maison de santé". Ainsi, ils pourraient assurer un soin en permanence de 8 heures à 20 heures en semaine. "Aujourd’hui, le médecin ne peut l'assumer seul", regrette Argitxu.

La situation de la vallée, caractéristiques des zones rurales de l’Hexagone, l’inquiète sérieusement.  On considère la désertification médicale à 100 médecins pour 100 000 habitants. "Dans le bassin de vie de Baigorri de 6 000 habitants, nous n’en avons que deux. Ce qui reviendrait à 34 médecins pour 100 000 habitants", selon Argitxu.

Projet de développement public

En 2008, alors que Baigorri perdait un médecin, des professionnels se regroupaient autour de l'idée de la création d'un pôle de santé. Le projet a mûri avec l’aide du Syndicat Mixte Baxe Nafarroa. En 2013, dans le cadre du contrat territorial de santé sur la Basse-Navarre, il a été décidé de créer un pôle de santé à Baigorri et un autre à Amikuze. La même année est née le groupement de santé.

 

La maison de santé a été financée à 60% par l’Etat, la Région et le Département. La mairie a payé le reste grâce à un emprunt. Le projet a plus de sept ans de réflexion. Les professionnels, qui pour la plupart exerçaient déjà à Baigorri, se sont installés à l'ancienne gare en mars 2015.