Justine Giraudel

La fin des festivals débattue à Bayonne

Samedi 30 mai le collectif citoyen Vivre Bayonne a interrogé la fin des festivals sur la commune, en présence d'organisateurs et de l'adjoint à la culture.

Le maire de Bayonne souhaiterait que le financement des festivals relève d'une compétence intercommunale. © Gaizka Iroz
Le maire de Bayonne souhaiterait que le financement des festivals relève d'une compétence intercommunale. © Gaizka Iroz

Samedi 30 mai le collectif citoyen Vivre Bayonne organisait son septième Kafé Cité, avec un titre "volontairement provocateur", "Vers la fin des festivals à Bayonne ?", remettant sur la table le débat concernant la disparition des éditions 2015 des Translatines et du Black & Basque. Près d'une trentaine de personnes ont pu interroger Yves Ugalde : l'adjoint à la culture y a défendu "un choix politique".

La question agite l'action culturelle bayonnaise. Au début de l'année, la fin des Translatines était annoncée, faute d'un financement municipal suffisant. Quelques semaines plus tard, l'édition 2015 du Black & Basque était elle aussi suspendue. Beñat Achiarry pour les Ethiopiques, Ahmed Kaboury pour La nuit du théâtre, Marie-Pierre Lamarque de la Ruée au Jazz et Pierre Nouqueret du Festival Baiona (dont les dernières éditions se sont déroulées respectivement en 2008 et 2011) et Jean-Marie Broucaret des Translatines se sont réunis dans la Maison des associations et ont exposé leur expérience d'organisateurs de festivals sur la commune.

Un choix politique paradoxal

Jean-Marc Abadie, un des fondateurs du collectif organisateur de cette rencontre, tient à remercier la présence de l'élu bayonnais. Le débat se serait en effet cristallisé sur Yves Ugalde, lequel aurait défendu "un choix politique" qui peut sembler paradoxal.

D'un côté, la commune s'est désengagée du soutien aux deux manifestations, en rejetant en partie la faute sur deux institutions : elle déplore la baisse des subventions de l’État dans le domaine des festivals, et souhaiterait en faire une compétence intercommunale ("il semblerait que la ville de Biarritz traîne la patte à ce sujet", indique J-M. Abadie). Parallèlement, elle accompagne à hauteur de 60 000 euros, sur deux ans, un nouveau venu, le festival Kulture Sport.

Un festival contesté par le public présent, qui a regretté que la Ville ait préféré se tourner "vers des personnes qui viennent de l'extérieur, au détriment des initiatives de la vie locale". Il a aussi interrogé la pertinence de la programmation : une incompréhension flotte sur les séances de diffusion, telles que le documentaire "Les yeux dans les bleus" prévu en soirée de clôture ou la trilogie des Rocky.

Pallier le manque de débat public

Né "d'un divorce" avec la démarche impulsée par Baiona 2014 (alliance d'alternative à gauche), le collectif citoyen Vivre Bayonne cherche à "intervenir dans la vie de la Cité" pour pallier le manque de débat public. C'est pourquoi il organise des Kafé Cité, se saisissant des questions problématiques, cherchant à confronter les différents points de vue. Le huitième Kafé Cité s'attaquera à un autre sujet sensible, celui "du rapprochement" des deux clubs de rugby professionnels.

Le 19 juin prochain, un sociologue et un psychologue du sport, un juriste, d'anciens professionnels et des représentants de clubs de supporters devraient se réunir pour aborder publiquement le sujet. En l'absence des présidents du BO et de l'Aviron Bayonnais, "un choix délibéré" de la part des organisateurs. "Nous souhaitons prendre de la hauteur et intégrer une démarche informative et pédagogique. Avoir une réflexion 'neuronale' plutôt qu'une réaction 'hormonale'".