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Le PNB grand gagnant des élections

A l’issue des élections forales (provinciales) et des élections municipales du 24 mai, le paysage politique du Pays Basque Sud a changé. La victoire du PNB et les chances d’alternance en Navarre ont marqué ces scrutins dans lesquelles tous les partis ont subi des changements.

Eneko Goia (à droite) à Donostia et Markel Olano à la diputacion marquent le retour du PNB à Gizpukoa. (Jon URBE / ARGAZKI PRESS)
Eneko Goia (à droite) à Donostia et Markel Olano à la diputacion marquent le retour du PNB à Gizpukoa. (Jon URBE / ARGAZKI PRESS)

Dans les quatre provinces du Pays Basque Sud, les élections du 24 mai seront suivies des discussions entre partis pour la formation des exécutifs. Dans les communes, ils seront élus le 13 juin, au parlement de Navarre le 17 juin et dans les diputaciones avant le 13 juillet. Le nombre de sièges, le nombre de voix, tout sera scruté à la loupe par les partis afin de conclure des accords ponctuels ou globaux.

PNB

Le Parti nationaliste basque est le grand vainqueur de ces élections. Avec 359 995 voix, il améliore les résultats de 2011 (333 534 bulletins) et devient la première force dans les trois diputaciones de la Communauté autonome basque : Gipuzkoa, Araba et Bizkaia. Cette dernière se trouvait déjà entre ses mains. Les deux autres étaient détenues par, respectivement, EH Bildu (coalition abertzale de gauche) et le PP (droite).

Concernant Gipuzkoa, la victoire s’est jouée dans un mouchoir de poche. Jusqu’à la fin du dépouillement le PNB et EH Bildu étaient au coude à coude. Finalement, le PNB a recueilli 9 000 bulletins supplémentaires (un total de 112 933 bulletins).

Bien qu’il occupe la première place à la diputacion, occupée jusque-là par le Partido Popular (droite), le Parti nationaliste basque perd des voix à Araba (un moins de 2 000 voix). C’est donc grâce à la chute du PP que son ascension a été possible.

Par ailleurs, le PNB a gagné dans des villes symboles comme Donostia, Arrasate, Tolosa, Beasain, Zarautz et se maintient à Hondarribia.

Geroa Bai

Pour ceux qui avaient les yeux rivés sur EH Bildu et Podemos, pensant qu’ils allaient être les principaux acteurs du changement en Navarre, l’avancée de Geroa Bai a été une surprise. Ce parti issu de l’ancienne coalition Nabai (dans laquelle se trouvait Aralar qui, lui, a rejoint EH Bildu) et soutenu par le PNB est devenu la deuxième force aux élections forales avec 53 034 voix (Nabai en recueillait 49 827 en 2011). Le parti d’Uxue Barkos obtient 9 sièges au parlement de Navarre, et passe devant EH Bildu (8 sièges, 47 843 voix) et Podemos (7 sièges, 45 848 voix). A eux seuls, Geroa Bai et EH Bildu pourraient renverser le régime.

UPN

Il se maintient à la première place, mais UPN (droite) est le perdant de ces élections. Symbole d’un régime installé en Navarre depuis la fin du franquisme, le parti de Yolanda Barcina perd 20 000 voix et, surtout, tout espoir de gouverner la province et la capitale, Iruñea. Dans cette ville, s’ils s’alliaient, les partis du changement, EH Bildu en tête, pourraient transformer l’essai de justesse. La chute d’UPN se décline dans de nombreuses villes de la province telles que Tutera, Tafalla, Lizarra, le Baztan.

EH Bildu

Si l’on prend en compte les élections provinciales, EH Bildu est la seconde force au Pays Basque sud ; elle recueille 289 899 bulletins (316 183 en 2011). Sur la base des résultats des élections municipales, elle obtient 308 396 voix (313 158 voix en 2011).

Après des scores exceptionnels en 2011, expliqués par le nouveau contexte politique, EH Bildu (coalition abertzale de gauche) est en perte de vitesse à Gizpukoa où elle perd la capitale, plusieurs villes et la diputacion. En tout, 16 000 voix de moins, autant à Bizkaia. Dans la capitale de cette province, Bilbo, la coalition prend la place du PP et devient tout de même la deuxième force.

La tendance s’inverse à Araba où elle améliore ses résultats (plus de 400 voix supplémentaires) et, surtout, en Navarre. Dans les quatre années à venir, le maire d’Iruñea pourrait s’appeler Joseba Asiron, si sa coalition (EH Bildu, 5 sièges) s’alliait avec Geroa Bai (5 sièges) et, même, Aranzandi (3 sièges, soutenue par Podemos). Dans cette ville, la coalition abertzale de gauche a attiré les voix en faveur du changement ce qui lui a permis de se placer comme deuxième force, alors que Geroa Bai en a recueilli moins que Nabai en 2011.

Podemos

Pour sa première expérience dans des élections de proximité, Podemos fait une percée significative. Il représente la troisième force du Pays Basque Sud devant le PSOE. 8 sièges à la diputacion d’Araba, 6 dans celle de Bizkaia, 6 dans celle de Gizpukoa et 7 sièges au parlement de Navarre (sur 51 que comptent les diputaciones et 50 le Parlement de Navarre), le parti issu du mouvement des Indignés obtient au total 193 530 voix, à l’issue des élections provinciales. Il aura son mot à dire dans la formation du gouvernement de changement en Navarre.

PP

Le Partido Popular (droite) a du mal à contenir l’hémorragie et perd plus de 60 000 voix entre les scrutins de 2011 et 2015. Il laisse sa place à la diputacion d’Araba, mais se maintient à la mairie de Gasteiz.

PSE

Le Parti socialiste d’Euskadi poursuit sa chute, obtenant 191 653 voix aux élections provinciales (232 089 en 2011). Il garde, néanmoins, la mairie d’Irun, Eibar, Lasarte et devient la première force à Pasaia.