Justine Giraudel

Le tourisme de luxe dans la vallée

A Bidarray, l'auberge Ostapé parie sur "un musée de la Porsche" pour attirer une clientèle argentée et relancer l'économie de cet établissement cinq étoiles. Ce qui pose la question du tourisme de luxe au sein de la vallée.

L'hôtel compte cinq villas, sur les hauteurs de la commune. © Gaizka IROZ
L'hôtel compte cinq villas, sur les hauteurs de la commune. © Gaizka IROZ

En 2004, Catherine Péré-Vergé (héritière de la verrerie Cristallerie d'Arques et propriétaire de plusieurs châteaux Pomerol) installait les cinq étoiles de l'auberge Ostapé sur les hauteurs de Bidarray, signant l'arrivée du tourisme de luxe dans la commune. Suite à son décès en avril 2013, son fils reprenait l'établissement. Il souhaite en relancer l'économie avec la rénovation des écuries et la création d'un "musée de la Porsche" pour attirer une clientèle luxueuse.

Le passif de l'auberge est lourd : trois attentats avaient dénoncé l'arrivée du tourisme de luxe dans la vallée, et précipité le départ du chef Alain Ducasse (associé de l'héritière). "Le Pays Basque n'est pas à vendre" exprimait le communiqué anonyme revendiquant l'action de 2006, appelant à lutter contre la spéculation. Près d'une décennie plus tard, Ostapé peine à rentrer dans ses frais. Le propriétaire a investi un million d'euros pour en relancer l'économie, en développant une offre de services (toujours luxueux) "à l'année".

Ayant délivré le permis de rénovation du bâti, le maire de Bidarray, Jean-Michel Anchordoquy, était en contact avec le directeur : pour lui, le projet "peut avoir une incidence positive sur le territoire" et serait devenu "raisonnable". A l'inverse des débuts de l'établissement où "à l'époque, les propriétaires voulaient tout acheter, aujourd'hui, les mentalités ont changé". La question de "la maîtrise du foncier est centrale, explique-t-il, et dépend de la politique du village et de la vallée". C'est pourquoi il estime "devoir rester très attentif", mais voit plutôt d'un bon œil la possibilité qu'une offre touristique de "haute qualité" perdure à l'année.

La commerciale de l'établissement "espère des retombées économiques pour le territoire, en développant le travail avec les prestataires sur les douze mois de l'année". Il est encore trop tôt pour savoir si le "musée de la Porsche" permettra à l'auberge de se sortir de ses difficultés financières, et si les salles "de prestige" se loueront. Une clientèle "à l'international" aurait déjà contacté le propriétaire : les passionnés de voitures de luxe pourront laisser leurs bolides sur le domaine. L'établissement se chargera de l'entretien gratuitement et en contrepartie les propriétaires s'engageront à venir passer plusieurs nuits dans l'établissement.