Justine Giraudel

Un contrôle contesté

Testé entre juin 2013 et mars 2014 sur trois régions, le projet d'extension du contrôle des chômeurs de la direction de Pôle Emploi sera débattu vendredi 20 mai avec les syndicats.

A l'heure actuelle, la France compte plus de 5 millions de chômeurs. © Gaizka Iroz
A l'heure actuelle, la France compte plus de 5 millions de chômeurs. © Gaizka Iroz

Entre juin 2013 et mars 2014, "une dizaine d'agences réparties sur trois régions ont participé au test "de généralisation du contrôle des chômeurs, selon France Info. Programmé pour cet été, le projet sera débattu par les syndicats vendredi 20 mai, lors d'un comité central d'entreprise. Bernard Villacampa, secrétaire aquitain du syndicat SNU Pôle Emploi, déplore des "réformes déstabilisatrices", tant pour les salariés que pour les demandeurs d'emploi.

L'accroissement des contrôles aurait permis la radiation de 35% de fraudeurs en Franche-Comté, 15% en Poitou-Charentes et 8% en Provence-Alpes-Côte-d'Azur sur les dix mois d'expérimentation. C'est pourquoi la direction de Pôle emploi a proposé la généralisation du dispositif dès le mois d'août et la création de 200 postes dévolus à cette mission.

Une réforme contestée par certains salariés et par l'association Agir ensemble contre le Chômage ! . "On s'aperçoit que les contrôles [effectués par les salariés ndlr] font apparaître très peu de fraudes ; la priorité n'est pas là." Les réformes actuelles, dans la continuité de celles menées sous le gouvernement de Nicolas Sorkozy, précise-t-il, seraient néfastes pour les salariés et les chômeurs, et ne répondraient pas à la réalité du marché du travail.

Dans un communiqué diffusé à l'ensemble de la presse, l'association AC ! Chômage pointe elle aussi ce décalage. "Les derniers chiffres du chômage sont catastrophiques avec 5 590 600 chômeurs pour le mois de mars 2015. Par contre, l'offre réelle d'emplois incluant les sites de recherche privés et celui de Pôle emploi ne totalise que 1,1 millions d'offres", qui plus est "précaires, voire très précaires".

"Le contrôle n'est pas nécessaire, insiste le syndicaliste. Les réformes pointent du doigt les demandeurs d'emploi, et mettent les salariés en porte-à-faux." Sa profession serait en proie à une dégradation des conditions de travail et plusieurs études seraient lancées à ce sujet par le Comité hygiène et sécurité, notamment en Aquitaine.