Justine Giraudel

Aviron Bayonnais : colère contre les dirigeants, soutien aux joueurs

A deux jours de leur match contre l'Union Bordeaux-Bègles, les joueurs de l'Aviron Bayonnais ont tenu leur traditionnelle conférence de presse. Jeudi 14 mai, près de deux cents supporters assistaient à leur entraînement, un soutien nécessaire à l'heure où la fusion potentielle agite tous les esprits.

Peu de communication de la part des dirigeants sur la polémique autour de la fusion, l'équipe souhaite quant à elle rester concentrée sur les matchs à venir. © Bob EDME
Peu de communication de la part des dirigeants sur la polémique autour de la fusion, l'équipe souhaite quant à elle rester concentrée sur les matchs à venir. © Bob EDME

Ce jeudi 14 mai, les supporters se sont déplacés en masse pour soutenir les joueurs de l'Aviron Bayonnais pendant leur entraînement, à deux jours de leur match de Top 14 contre l'Union Bordeaux-Bègles. Hier, cinq cents "ciel et blanc" réclamaient des explications à leurs présidents quant au projet de fusion entre le club bayonnais et le club biarrot. Beaucoup de questions, pour peu de réponses.

Hier, mercredi 13 mai, Manu Mérin, président de l'Aviron, annonçait aux représentants des clubs de supporters une "réflexion en cours sur la création d'une province basque qui réunira tous les clubs du Pays Basque." Annonce relayée par Manex Mayzenc, président des Socios bayonnais, aux cinq-cents partisans lesquels, avertis de cette "réunion de crise", étaient venus "dire non à la fusion". "Les deux entités garderont leur nom et leur travail. Partant de là nous avons pris l'engagement d'aller jusqu'au bout avec l'équipe qui ne mérite pas qu'on la laisse tomber maintenant."

C'est pourquoi il a appelé les supporters à les rejoindre au stade Jean Dauger, pour l'entraînement de ce jeudi 14 mai. Les deux-cent présents ont applaudi individuellement chacun des joueurs, en soutien avant leur rencontre bordelaise. Pour Jacques Noble, président de la Peña Baiona, "le but est de maintenir l'Aviron Bayonnais en Top 14".

Une "standing-ovation" pour les joueurs

Jean-Joseph Marmouyet et Scott Spedding se sont tous deux exprimés en conférence de presse, après avoir quitté le stade avec le reste de l'équipe sous une "standing-ovation". Le troisième ligne a averti : "les joueurs ne s'exprimeront pas [sur la fusion]. Ce n'est pas de notre ressort". Il admet tout de même "en avoir un peu parlé" entre eux, "on a vu la même chose que vous, dans la presse".

"On reste concentrés sur ce qu'on doit faire" explique l'arrière. "Nous sommes dans le présent, c'est nous qui portons le maillot aujourd'hui, on doit le défendre pour ces deux derniers matchs." Un vocable guerrier, repris par Patricio Norega : "Le match contre Bordeaux restera dans la tête de tout le monde, (…) c'est une question de vie ou de mort", il "sera joué comme une troisième guerre mondiale". Et l'entraîneur d'insister : "Pour moi, il n'existe rien d'autre qu'un match en face de nous".

Onze bus ont été affrétés pour la rencontre de samedi, même si les supporters ne cachent pas leur colère. "Contre les dirigeants", précise l'un d'entre eux. Selon lui, les trois peñas bayonnaises se seraient rassemblées pour voter contre une "fusion politique". Une pétition circule actuellement sur internet.