Argitxu Dufau

Les salariés de la CPAM débrayent pour demander des embauches

Des salariés de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) ont débrayé ce matin, mardi 12 mai, pour dénoncer leurs conditions de travail.

Les salariés ont quitté leur poste pendant 55 minutes (©Isabelle Miquelestorena)
Les salariés ont quitté leur poste pendant 55 minutes (©Isabelle Miquelestorena)

En ce 70e anniversaire de la Sécurité Sociale, des salariés de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) de Bayonne étaient en débrayage ce mardi 12 mai, pour la 4e fois. Ils ont adressé une lettre à leur direction avec leurs revendications. 

Ils dénoncent les baisses d'effectifs de la CPAM "depuis plus de 10 ans, à cause des politiques d'austérité", a déclaré Nicolas Fleurentidier, délégué syndical CGT. Le taux de remplacement serait de 50% selon le syndicaliste.

Pourtant, la caisse bayonnaise serait une des plus efficaces de l'Hexagone : "nous avons 25% de taux de productivité en plus, grâce au travail qu'ont fait les agents sur eux-mêmes en terme de procédure pour payer les gens vite et bien", poursuit-il.

Car l'inquiétude de ces salariés est bien là. Ils dénoncent des retards sur les rembousements des patients. "En janvier dernier, nous n'arrivions même plus à traiter les dossiers des usagers dans les temps, cela a entraîné des retards", regrette N. Fleurentidier. Pour les bénéficiaires de Couverture Maladie Universelle (CMU), des dossiers étaient traités deux mois après, "du coup pendant deux mois ces gens ne se soignent pas parce qu'ils n'ont pas les moyens", explique-t-il.

Les indémnités journalières aussi peinent à être remboursées, il faut attendre 30 jours pour les percevoir "elles ne sont de l'ordre que de 50 voire 60% du salaire", constate le délégué syndical.

Aujourd'hui, la CPAM de Bayonne emploie 180 techniciens et agents de maîtrise, en charge des dossiers. Les grévistes demandent l'embauche de dix personnes en CDI, "juste pour bien faire notre travail, ce pour quoi les assurés payent leurs cotisations". Des personnes en CDD seraient en service depuis plus d'un an. Il faut en moyenne deux ans de formation pour être autonome.

Des situations financières de plus en plus précaires

Des employés à qui on demanderait toujours plus, renforcé par l'accroissement des demandes dû à des situations financières de plus en plus précaires. Pourtant, lors de la dernière campagne de promotion en fin de l'année dernière, les personnes en charge du traitement des dossiers, soit 4/5 du personnel n'ont reçu que 50% des promotions distribuées, d'après le délégué syndical.

Selon Nicolas Fleurentidier, la direction considère que les délais sont raisonnables et logiques. Le directeur s'exprimera aujourd'hui, mardi 12 mai, à 17h30.

Une nouvelle journée de mobilisation est prévue en France le 26 juin prochain, à l'appel de plusieurs syndicats.