Justine Giraudel

Plus de mille personnes à Bayonne pour le défilé du 1er mai

Mille cent personnes  étaient réunies à Bayonne pour le traditionnel défilé du 1er mai. Syndicats et mouvements sociaux se sont succédés, relayant une actualité sociale agitée.

Plusieurs mouvements sociaux agitent les entreprises du Pays Basque depuis le début de l'année. © Justine Giraudel
Plusieurs mouvements sociaux agitent les entreprises du Pays Basque depuis le début de l'année. © Justine Giraudel

Plus de mille personnes se sont déplacées à Bayonne pour le traditionnel défilé du 1er mai, malgré la pluie. Un nombre qui peut s'expliquer par une actualité sociale locale chargée depuis le début de l'année 2015. La journée internationale des travailleurs rassemble aujourd'hui au-delà des syndicats : les mouvements sociaux comme les écologistes de Bizi ! ou les antifascistes côtoyaient la CGT et Lab.

Le rendez-vous était fixé à 10 heures 30 à la Bourse du travail de Bayonne. Avec un peu de retard la CGT a lancé la marche, sous la banderole "non à l'austérité, pour l'emploi, les salaires, les services publics et la protection sociale". Pour Marie-Pierre Claerbout, secrétaire générale de l'union locale de Bayonne, "les actions collectives sont essentielles à la démocratie" malgré un patronat qui "criminaliserait l'action syndicale".

Des luttes internes aux entreprises

Comment explique-t-elle, au lendemain de la passation "en force" de la loi Macron tant décriée, que les mouvements sociaux à ce sujet n'aient pas pris davantage d'ampleur ? Les effets pervers de cette loi seraient "à retardement", ce qui pourrait expliquer une relative faiblesse de mobilisation à l'heure actuelle. Elle ajoute que, de plus, de nombreux combats sont menés aujourd'hui par les salariés en interne de leurs entreprise, notamment sur le Pays Basque et le sud des Landes. L'actualité sociale aurait recentré les luttes.

Dans son sillage, des salariés de plusieurs établissements actuellement en crise : les professionnels de la gériatrie du Centre Hospitalier Côte Basque réclamaient "le respect pour nos aînés, des conditions pour travailler". Une aide soignante de l'EHPAD Goxoki de Bayonne a dénoncé "une charge de travail alourdie et des freins à l'embauche", lesquels entraîneraient des risques sur "la prise en charge et le bien-être des personnes âgées accueillies". Les professionnels du centre La Nive d'Itxassou étaient eux aussi présents.

Suivait ensuite le Front de Gauche, dont les membres se veulent "unis dans l'action pour une société solidaire", à l'image d'Ensemble. Le mouvement pour une alternative écologiste et solidaire appelle au rassemblement des forces de gauche pour refuser l'austérité, anticipant déjà les élections régionales de décembre prochain.

"Les travailleurs en lutte pour changer le Pays Basque" du syndicat abertzale LAB était eux aussi de la partie. Dénonçant la précarisation, la dégradation des conditions de travail, la privatisation des services publics et la loi Macron, ils prônent "la création d'un espace socioéconomique permanent et d'un espace de négociation collective en Pays Basque". De façon à "créer un plus grand rapport de force en faveur des travailleurs".

La lutte contre le capitalisme

Les militants de Bizi ! sont venus en masse, accompagnés d'un "camion-galère" et d'un tracteur. "Ne baissez pas les bras, la transition est là !" claironnaient-ils, revendiquant, entre autres, la création de 10 000 emplois climatiques en pays Basque Nord. Les antifascistes, communistes et anarchistes partagent la même lutte "contre le capitalisme" que les écologistes, et souhaitent le détruire. Un message "simple et généraliste".

Débuté aux alentours de 11 heures, le défilé s'est achevé avec les prises de paroles de LAB (Mairie de Bayonne) et de la CGT (Place Charles de Gaulle), lesquels ont invité les manifestants à un "apéritif populaire". Même invitation proposée par l'association Bizi !, qui prolongeait le côté festif des revendications avec un "repas populaire" et des concerts dans le Petit Bayonne.

La journée internationale du travail et des travailleurs à Saint-Jean-de-Luz, Hendaye et Mauléon

Après une opération escargot menée par LAB de Saint-Pée-sur-Nivelle à Ciboure, le défilé s'est mis en route, direction Saint-Jean-de-Luz. Environ 150 personnes ont répondu présentes à l'appel du syndicat abertzale, lequel a fait un détour par la gare afin de dénoncer l'automatisation des guichets. Comme à Bayonne, les jeunes du groupe Aitzina ont mené une action dans le cadre de leur opération "nettoyage capital" (Kapitala Garbitu) pour "désinfecter" les établissements bancaires.

A Hendaye, les travailleurs étaient moins d'une centaine et ont suivi la CGT pour un défilé qui a duré une vingtaine de minutes. Après la prise de parole du délégué, revenant sur l'austérité et le chômage, les manifestants se sont retrouvés sous le préau de l'école publique de la ville pour boire un verre.

A Mauléon une centaine de travailleurs se sont retrouvés autour LAB, de l'UNSA (union nationale des syndicats autonomes) et de Sud. La CGT conduisait un autre cortège, suivi lui aussi par environ cent personnes.