Justine Giraudel

Quel avenir pour l'Observatoire des violences faites aux femmes ?

L'annonce du retrait de l’État de l'Observatoire des violences faites aux femmes était communiquée hier. Si, pour le sous-préfet de Bayonne elle ne crée pas "de situation extraordinaire", elle pourrait se révéler inquiétante pour l'avenir du groupe d'intérêt public.

L'ancien maire de Bayonne, avait annoncé la création du GIP en 2013 accompagné du sous-préfet
L'ancien maire de Bayonne, avait annoncé la création du GIP en 2013 accompagné du sous-préfet

Interrogé par la rédaction de MEDIABASK suite au retrait de l’Etat de l'Observatoire des violences faites aux femmes, Patrick Dallennes a réitéré les explications contenues dans le communiqué diffusé à l'ensemble de la presse mercredi 28 avril. La député Sylviane Allaux (PS) suit attentivement ce dossier et a averti que le groupe renforcerait sa vigilance sur la question des politiques menées contre les violences faites aux femmes.

Pour P. Dallennes, ce retrait ne devrait pas créer de "situation extraordinaire". Il serait la résultante du souhait "d'autonomie" de l'Observatoire, lequel ne s'inscrirait pas dans le cadre des politiques nationales et s'affranchirait "des conditions" posées par l’État pour assurer sa présence. "Dès le départ, l’État avait averti qu'il n'interviendrait pas dans le financement de fonctionnement du GIP".

Quant à l'avenir du groupe, il pourrait devenir "un partenaires comme les autres, dont les actions seraient étudiées et pourraient obtenir des subventions". Rappelant la présence de communes au sein du GIP, il a avancé l'hypothèse d'une internalisation dans leurs services des actions contre les violences faites aux femmes.

S. Allaux s'interroge et interrogera le gouvernement sur la contre-partie envisageable pour pallier "ce qui pourrait être considéré comme un désengagement". Elle explique : "Nous ne sommes pas accrochés à un type de structure plus qu'à un autre, mais nous devrons rester très attentifs", dans un secteur où les violences faites aux femmes sont importantes et le besoin de structuration nécessaire afin de mener des actions de prévention.

Assemblée constitutive lundi

Contactée, Martine Bisauta n'a pas souhaité s'exprimer avant l'assemblée constitutive du GIP, programmée (de longue date) pour le 4 mai prochain. Une réponse collective devrait être apportée quant à l'avenir de l'Observatoire.

Faisant suite à la mise en liquidation du CIDFF du Département, le sous-préfet a tenu à rappeler que plusieurs outils étaient rétablis sur cette problématique, dont des permanences, qui se tiendront à compter du 15 juin "à stricte parité" entre le Pays Basque et le Béarn. Des bruits courent selon lesquels le dispositif de l'ancien CIDFF de Pau et de Bayonne serait assuré par le CIDFF de Bordeaux.