Justine Giraudel

Oier Oa libéré samedi

Oier Oa Pujol, jeune père de famille de Larressore, est incarcéré depuis le 19 juin 2012. A sa condamnation s'était ajoutée une interdiction définitive de territoire français, maintenue le 12 février dernier par la Cour d'appel. Il sera libéré samedi 4 avril, mais personne ne sait où lui sera assignée sa résidence.

Pour la compagne du prisonnier "cette condamnation à vie [nous] paraît complètement démesurée". © Bob EDME
Pour la compagne du prisonnier "cette condamnation à vie [nous] paraît complètement démesurée". © Bob EDME

Oier Oa Pujol sera libéré samedi 4 avril, confirme son avocate Me Xantiana Cachenaut. Mais personne ne connaît à l'heure actuelle le lieu de son assignation à résidence. Il faudra certainement attendre l'heure de sa sortie pour en être informé. Un calvaire pour sa famille et une injustice pour ses soutiens qui se battent afin de faire connaître la situation du jeune homme.

Le 12 février dernier, la Cour d'appel maintenait son interdiction de résidence sur le territoire français, malgré la présentation d'un dossier basé sur la commune de Larressore : père de famille, il bénéficie d'un contrat d'embauche à sa libération. "Avec moins que cela, cette interdiction aurait dû être enlevée, c'est là où l'on voit que ce sont des décisions politiques", estime sa compagne. Deux semaines plus tard, lors d'un rassemblement de familles de détenus basques, ses proches et ses soutiens s'organisaient et entamaient une campagne de communication sur son cas.

En l'espace de trois semaines, 1 200 signatures ont pu être récoltées : une pétition en ligne a été lancée, un bureau d'information s'est tenu au premier tour des élections départementales (300 signatures recueillies ce jour-là), une conférence de presse était organisée samedi 28 mars. Le soutien s'est étendu de la familles aux citoyens, de Larressore aux communes alentours.

Les soutiens se sont multipliés, à l'image du maire de Biarritz Michel Veunac, que des raisons "d'humanité" ont poussé à signer cette pétition : "Ce jeune homme a purgé sa peine, et a le droit de retrouver sa famille. (...) Parfois, la question de l'humain dépasse la question juridique et la question politique. C'est ici le cas." Sept autres maires sont signataires (Larressore, Ustaritz, Espelette, Macaye, Cambo, Hasparren et Halsou).

Une interdiction qui ne doit pas tomber dans la normalité

La question d'un jugement politique est récurrente. Pour la compagne d'Oier Oa Pujol, la mobilisation citoyenne permet à cette situation "de ne pas tomber dans la normalité", et sensibilise les habitants, "permet de prendre conscience de cette réalité". Samedi, elle ne pourra faire qu'une chose : attendre le coup de téléphone qui lui indiquera où retrouver le père de ses deux enfants.

Pour Me Xantiana Cachenaut, d'autres recours devraient être envisagés. Un premier lieu d'assignation lui sera donc imposé, il pourra effectuer une demande de changement de territoire pour tenter de se rapprocher de sa famille (à condition de trouver une Préfecture qui l'accepte). Un nouveau recours pourrait être déposé devant la Cour d'appel. L'avocate poursuit l'objectif de saisir la Cour Européenne, l'article 8 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme stipulant que toute personne a le droit de mener une vie de famille normale, afin de demander la levée de l'interdiction résidence dans le territoire français de son client.