Argitxu Dufau

Otsokop, pour la création d'un supermarché alternatif

Créée en janvier dernier, l'association Otsokop réunit des centaines de personnes dans le but de construire un projet de supermarché collaboratif. Une première au Pays Basque Nord.

Des membres de l'association lors d'un pique-nique sur la plage de Biarritz (© Mediabask)
Des membres de l'association lors d'un pique-nique sur la plage de Biarritz (© Mediabask)

"Otsokop, supermarché collaboratif bio et local", c'est l'idée d'une petite poignée de cinq-six personnes, du BAB et de la Côte basque, qui se sont retrouvés en janvier dernier, pour une réunion symbolisant le point de départ de l'aventure.

Au départ, groupe de consommateurs motivés, Otsokop est aujourd'hui une association rassemblant 2 000 sympathisants, 300 inscrits et 80 membres actifs partagés en une douzaine de groupes de travail. L'idée est de créer ensemble une coopérative de consommateurs, sans but lucratif et sans actionnaire. Ce projet sent bon la motivation et l'envie de sortir du système industrio-"multi-intermédiaires".

Le principe est simple : tous les consommateurs inscrits, doivent donner trois heures de leur temps par mois en échange de quoi ils pourront avoir accès aux produits du supermarché bio, locaux et à un coût bas grâce aux circuits courts. Participer au projet, c'est d'abord s'impliquer, tout repose sur ce principe.

S'impliquer dans l'organisation du supermarché et son administration, mais pas seuleument. En effet, l'association compte bien cultiver ses propres produits pour faire face à la demande. "L'offre n'est pas suffisante, au Pays Basque Nord il n'y a que 31 maraichers bio", selon l'un de ses membre Franck Laharrague, "nous allons nous aussi devenir des producteurs citadins", poursuit-il.

Où çà ? Autour du lac Marion de Biarritz par exemple. Le Conservatoire du littoral et l'Agglomération Côte Basque Adour (Acba) seraient en train d'y réfléchir. Même volonté autour du lac Mouriscot de Biarritz. Un "otsokopien" a déjà proposé 100 mètres carrés de terre, l'entrée en matière ne devrait plus tarder.

Prévue dans deux ans

Les trois heures mensuelles de ces bénévoles pourront aussi être mises à disposition de producteurs partenaires pour les récoltes, les emballages ou encore les livraisons. Un partenariat avec BLE, association de développement de l'agriculture biologique, pourrait aussi voir le jour. Otsokop travail avec l'association Graines de liberté, qui vise à introduire l'agriculture dans la ville. De même, avec l'association de la monnaie locale Euskal Moneta.

Le projet se concrétisera avec l'ouverture du supermarché prévue dans deux ans grâce à l'investissement d'argent des membres complété par un emprunt à une banque éthique. Le budget est estimé à 1,5 million d'euros. A partir du mois d'avril, les membres de l'association débuteront les achats groupés afin de tester les produits.

Les profils sont divers, du maraîcher à la retraite à l'étudiant, du chômeur au banquier ou patron de société.