Charlotte Dalmont

Initiatives océanes : encore trop de déchets jetés à la mer

Pour la 20e année consécutive, Surfrider organise ses Initiatives Océanes, du 19 au 22 mars prochains. L'objectif est de sensibiliser le public et d'amener la population à modifier ses habitudes de consommation, pour directement impacter les industriels. 

L'an dernier, nettoyage de plage à Biarritz - © Surfridereurope
L'an dernier, nettoyage de plage à Biarritz - © Surfridereurope

"Les gens commencent à prendre conscience de la problématique des déchets aquatiques", constate Emilie Chavaroche, chargée de communication pour l'ONG Surfrider, à Biarritz. Si la prise de conscience semble avoir opéré sur le public, la chargée de communication insiste sur le fait qu'il reste "beaucoup à faire, notamment pour les générations à venir". C'est d'ailleurs l'objectif des Initiatives Océanes, organisées chaque année depuis maintenant 20 ans, au Pays Basque (et dans toute l'Europe). Chaque année, environ 60 000 personnes participent à cet événement international.

Des nettoyages de plage sont organisés du 19 au 22 mars, à la plage de la Milady à Biarritz (à partir de 10h), le samedi 21 ou encore à Bidart le dimanche 22 mars, sur la plage des Embruns (à partir de 10h). Et le samedi 21 mars, un film sur la problématique des déchets aquatiques, "Super trash", sera projeté au cinéma Le Royal, à 21h, et suivi d'un débat avec les spectateurs.

Une piscine olympique de déchets

L'objectif de cet événement est avant tout de faire changer les mentalités et les pratiques au quotidien. Aussi bien les consommateurs que les industriels et les politiques ont un rôle à jouer selon Emilie Chavaroche : "Nous devons changer les modes de consommation mais aussi les modes de production. Nous sommes responsables à toutes les échelles". Chaque année, les nettoyages de plages font prendre conscience aux participants que même si les plages sont nettoyées, en été, il reste beaucoup de déchets. "Il y a des micro-plastiques qui restent sur les plages et qui ne sont pas forcément visibles au premier abord", déclare Emilie Chavaroche.

Tous les déchets jetés en mer ou sur les plages, mégots, bouteilles, emballages plastiques, ont un impact sur la faune et la flore marine. Des animaux peuvent ingérer des micro-plastiques ou encore se coincer dans des sacs ou les avaler et mourir d'étouffement. "C'est tout l'écosystème qui est chamboulé", insiste la chargée de communication. L'an dernier, au cours des 1 300 collectes organisées un peu partout en Europe, 2 833m3 de déchets ont été récoltés. De quoi remplir une piscine olympique !

Privilégier les pots en verre

Pour remédier à la situation, Surfrider appelle le public à changer de mode de consommation et adopter les bons gestes dès maintenant. "Utiliser des sacs réutilisables plutôt que des sacs à usage unique ; privilégier les pots en verre plutôt qu'en plastique ; éviter les portions individuelles", sont des bases selon Emilie Chavaroche. Changer les modes de consommation pour ensuite changer les modes de production. "Si les consommateurs n'utilisent plus d'emballages, peut-être que les industriels n'en produiront plus", souligne la chargée de communication.

La prise de conscience doit se faire chez les adultes, mais également dès le plus jeune âge. C'est pourquoi Surfrider organise des animations avec des scolaires. Des enfants qui sont, pour certains, déjà sensibilisés à cette problématique, comme l'explique Emilie Chavaroche : "Parfois, ce sont eux qui donnent des conseils aux adultes alors que cela devrait être le contraire". Et pour continuer la sensibilisation en dehors du cadre scolaire, un quizz est distribué aux enfants pour qu'ils puissent y jouer avec leur famille. On y trouve des questions comme "Quel est le meilleur comportement à adopter pour se débarrasser de son mégot ? 1- Viser une bouche d'égout avec style ; 2- L'éteindre par terre et le mettre à la poubelle ou 3- Le laisser s'éteindre dans une boîte étanche et la vider régulièrement". La bonne réponse est la troisième.

Pour transmettre ces messages, l'ONG s'appuie également sur ses ambassadeurs comme le footballeur, Bixente Lizarazu, qui participe depuis quinze ans à une collecte avec des scolaires. Exceptionnellement, cette année, il n'a pas pu se libérer pour l'occasion. D'autres sportifs locaux s'impliquent dans l'aventure de Surfirider, comme le surfer gipuzkoar Aritz Aramburu.